Dernière mise à jour à 08h35 le 26/03
Le conseiller d'Etat et ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a présenté lundi à Paris une proposition en trois points visant à rendre la gouvernance mondiale plus équitable, efficace et conforme aux tendances de l'histoire.
M. Wang, qui accompagne en ce moment le président chinois Xi Jinping en visite d'Etat en France, a tenu ces propos lors de la cérémonie d'ouverture d'un forum sur la gouvernance mondiale co-organisé par la Chine et la France.
Face aux profonds changements survenus dans le paysage mondial, la communauté internationale a grand besoin de voir les deux grands pays que sont la Chine et la France unir leurs efforts pour promouvoir la paix et le progrès dans le monde, a déclaré M. Wang.
"Nous vivons une époque pleine d'opportunités, mais aussi pleine de défis", a-t-il estimé, ajoutant que les relations entre les pays "sont aujourd'hui plus étroites que jamais, et les échanges entre les peuples plus faciles que jamais".
Dans le même temps, le monde souffre d'un manque de moteurs dans la croissance économique, des inégalités toujours plus marquées dans le développement, d'une mentalité de guerre froide et d'une recrudescence de l'unilatéralisme, a indiqué M. Wang.
Il a donc présenté une proposition en trois points au cours de ce forum qui réunit environ 200 personnalités issues du cercle des affaires et de divers groupes de réflexion chinois et français.
M. Wang a tout d'abord invité à des consultations franches, à une communication sincère, à des échanges approfondis, à un apprentissage mutuel entre pays afin de parvenir aux idées, à la sagesse et au consensus de vues requis pour améliorer la gouvernance mondiale.
Il a ensuite défendu la coopération et le partenariat mutuellement profitable, en soulignant des discussions approfondies sur la coopération sino-française dans des domaines, tels que la connectivité, la réforme de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et la gouvernance numérique.
M. Wang a enfin proposé de mettre en place des solutions constructives et réalisables pour parvenir à des résultats à la fois mutuellement profitables et profitables pour tous, afin que les citoyens de tous les pays et de tous les milieux puissent récolter les bénéfices d'une meilleure gouvernance mondiale.
La Chine et la France doivent assumer leurs responsabilités historiques, en défendant notamment une vision de la gouvernance mondiale basée sur des consultations intensives, des contributions communes et des profits partagés, elles se doivent de défendre fermement le multilatéralisme, de préserver le système mondial contemporain basé sur les Nations Unies, de promouvoir conjointement la paix et le développement dans le monde, et de déployer des efforts inlassables pour faire progresser la construction d'une communauté de destin pour l'humanité, a affirmé le chef de la diplomatie chinoise.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a pour sa part fait remarquer l'importance particulière de ce forum.
Il a rappelé que le général de Gaulle avait pris la décision stratégique d'établir des relations diplomatiques avec la Chine il y a cinquante-cinq ans, témoignant de l'indépendance de la France et contribuant à la création d'un système international plus équilibré.
La France soutient fermement le système de l'ONU et estime que le multilatéralisme est indispensable, a dit M. Le Drian.
Face au fait que l'unilatéralisme et le protectionnisme menacent les principes de base des relations internationales, la France et la Chine doivent unir leurs efforts, innover sans cesse, échanger leurs points de vue sur le cadre de la gouvernance mondiale et relever les défis ensemble, a-t-il ajouté.
La France, a déclaré M. Le Drian, est favorable à une concurrence loyale et à la sécurité commune, et est disposée à renforcer la coopération avec la Chine sur le plan mondial, telle que dans la lutte contre le changement climatique.
Il a noté à cette occasion la complémentarité entre la connectivité eurasienne de l'Union européenne et l'initiative de "la Ceinture et la Route" de la Chine, exprimant le soutien de Paris à l'alignement des deux programmes et à la coopération avec la Chine sur des projets qui y sont liés.