Dernière mise à jour à 09h08 le 12/07
Le feu vert donné récemment par le département d'Etat américain à un contrat de vente à Taiwan d'armes d'une valeur de 2,22 milliards de dollars a attiré l'attention du monde entier, alors que des experts estiment que la décision américaine constitue une ingérence dans les affaires intérieures de la Chine et viole gravement le principe d'une seule Chine.
Cela demeure un outil commode permettant aux partisans d'une Guerre froide à l'ancienne d'entretenir les tensions entre Washington et Beijing, a observé William Jones, chef du bureau à Washington de la revue américaine Executive Intelligence Review.
En ce moment, a-t-il poursuivi, on pourrait soupçonner que ces mesures soient le fait de néo-conservateurs partisans de la ligne dure qui évoluent au sein de l'administration américaine et viseraient à atténuer les conséquences de la récente rencontre, relativement réussie, entre les deux chefs d'Etat à Osaka, ainsi qu'à maintenir des relations aussi glaciales que possible.
L'année dernière, on a assisté à une soi-disant normalisation de la coopération militaro-technique entre les Etats-Unis et Taiwan, lorsque Washington a commencé à approuver systématiquement de telles transactions en ignorant les protestations de la Chine, a déclaré Vassili Kachine, chef du Département des affaires internationales militaro-politiques et militaro-économiques à l'Ecole des hautes études en sciences économiques de Russie.
L'exacerbation du dossier de Taiwan peut sérieusement nuire à la stabilité de la région, a ajouté M. Kachine.
Aux yeux de Ronnie Lins, directeur du Centre Chine-Brésil pour la recherche et le commerce, les ventes d'armes des Etats-Unis à Taiwan constituent une ingérence dans les affaires intérieures de la Chine et causent un grave préjudice au principe d'une seule Chine, que Washington a pourtant maintes fois réaffirmé, ainsi qu'aux règles fondamentales des relations et du droit internationaux.
Taiwan constitue une partie inséparable de la Chine, et si d'aventure les Etats-Unis s'avisaient de jouer au plus malin sur cette question, ils finiront par perdre, a-t-il souligné.
Hasim Türker, chercheur auprès d'un groupe de réflexion turc, pense que l'administration Trump a franchi là une ligne rouge, car la Chine avait clairement indiqué que la question de Taiwan concernait ses intérêts fondamentaux.