Dernière mise à jour à 08h27 le 08/01
C'est devenu une tradition pour les chefs de la diplomatie chinoise d'entamer l'année par une tournée en Afrique. Comme ses prédécesseurs, Wang Yi ne déroge pas à cette pratique déjà vieille de 30 ans.
M. Wang, qui est également conseiller d'Etat, entamera ainsi ce mardi une tournée l'emmenant en Egypte, à Djibouti, en Erythrée, au Burundi et au Zimbabwe, poursuivant cet engagement unique qui souligne la grande importance que la Chine attache à ses relations avec l'Afrique et qui démontre leur amitié durable.
La Chine et l'Afrique sont des frères et des partenaires partageant les bons comme les mauvais moments. Depuis les années 1950-60 où la République populaire de Chine était pourtant en proie à des difficultés, elle n'a épargné aucun effort pour soutenir l'indépendance nationale et les mouvements de libération des pays africains. En 1971, la Chine a repris son siège légal aux Nations Unies, grâce au ferme soutien de ses frères africains.
En janvier 1991, à l'époque où le monde connaissait de profonds changements suite à la fin de la Guerre froide, le chef de la diplomatie chinoise de l'époque, Qian Qichen, s'était rendu en Ethiopie, en Ouganda, au Kenya et en Tanzanie, inaugurant la tradition diplomatique de "l'Afrique d'abord" avec de subséquentes visites ministérielles pour chaque année nouvelle.
Ces trois dernières décennies ont été le témoin de l'approfondissement de la coopération sino-africaine. Au début des années 1990, la coopération sino-africaine était caractérisée par un axe intergouvernemental. Parallèlement, grâce à la politique de réforme et d'ouverture en Chine, certains pionniers ont commencé à se tourner vers l'Afrique, lançant la première vague d'investissements sur ce continent par des entrepreneurs chinois.
En 2000, le Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) a été établi dans le but de former un mécanisme de dialogue collectif entre la Chine et les pays africains reposant sur l'égalité et les bénéfices mutuels. Il a ouvert un nouveau chapitre en matière de coopération pratique dans le cadre de l'amitié sino-africaine.
Le sommet du FCSA en 2006 à Beijing a notamment marqué une étape importante dans l'histoire de ces relations. Il a été témoin de la mise en place d'un nouveau type de partenariat stratégique sino-africain centré sur l'égalité politique et la confiance mutuelle, la coopération économique mutuellement bénéfique et les échanges culturels.
Huit mesures ont été annoncées lors de ce sommet en vue de renforcer la coopération, dont la création d'un Fonds de développement Chine-Afrique et la construction de zones de commerce extérieur et de coopération économique en Afrique.
Dans une dynamique sans cesse croissante, le sommet de 2015 à Johannesburg et celui de 2018 à Beijing ont vu émerger davantage d'initiatives pour stimuler l'industrialisation en Afrique. Toutes ont été menées pour apporter un bénéfice tangible aux populations africaines.
La Chine a toujours fait de l'Afrique sa priorité. En 2013, le président Xi Jinping l'a choisie pour sa première visite à l'étranger comme chef de l'Etat. Il a mis en avant les principes de sincérité, de résultats concrets, d'affinité et de bonne foi, se concentrant sur la poursuite du plus grand bien pour tous et des intérêts partagés dans le cadre de ces liens. Il a promis que la Chine serait toujours un ami fiable et un partenaire sincère de l'Afrique, définissant ainsi la voie du développement des relations sino-africaines.
En tant que plus grand pays en développement pour l'un et plus grand continent en développement pour l'autre, la Chine et l'Afrique ont toujours adhéré aux principes de bénéfices réciproques et de coopération mutuellement bénéfique, donnant un bon exemple de coopération Sud-Sud. Le commerce sino-africain est passé de 10,6 milliards de dollars en 2000 à 204,2 milliards de dollars en 2018.
Avec un développement continu de sa coopération avec Beijing, l'Afrique s'est transformée en un continent dynamique et prometteur se trouvant sur une trajectoire de croissance. L'Initiative la Ceinture et la Route (ICR) proposée par la Chine en 2013 est devenue un nouveau moteur de la coopération sino-africaine impliquant plus de 40 pays du continent.
Grâce à un fort soutien chinois en capitaux, en technologies et en personnels, ils ont connu un vigoureux développement de leurs infrastructures. Le Botswana, la Zambie et de nombreux autres pays enclavés ont enfin eu accès à la mer, ce qui a fortement stimulé l'intégration régionale. En Afrique de l'Est, les lignes ferroviaires Mombasa-Nairobi et Addis-Abeba/Djibouti, construites par la Chine, ont transformé le développement dans la région.
La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), qui regroupe plus de 1,2 milliard de personnes, vient d'être créée et l'Afrique se trouve à un stade critique de transformation et de développement. L'heure est venue pour la Chine et l'Afrique de développer conjointement l'ICR, qui est étroitement alignée sur l'Agenda 2063 de l'Union africaine (UA), l'Agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable et les stratégies de développement des pays africains.
Cette année marque le 20e anniversaire de la création du FCSA et le 60e de celui de l'indépendance de près d'une vingtaine de pays africains. Quant à la Chine, elle est dans la dernière ligne droite pour garantir une victoire décisive dans l'édification d'une société raisonnablement prospère à tous niveaux et l'éradication de la pauvreté.
La tournée africaine de M. Wang au début de cette année particulière va insuffler une vitalité nouvelle à la coopération et portera les relations sino-africaines vers de nouveaux sommets.