Dernière mise à jour à 08h57 le 19/06
Les engagements annoncés mercredi par la Chine, tels que l'envoi de fournitures médicales contre le COVID-19 et l'accélération de la construction du siège du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), contribuent à donner un nouveau souffle au combat que mène le continent africain contre ce fléau, estime le chercheur kenyan Cavince Adhere.
"L'engagement de la Chine à donner des fournitures supplémentaires, à envoyer des équipes d'experts (et) à accélérer la construction du siège du CDC Afrique est certainement le bienvenu", a confié à Xinhua cet expert en relations internationales spécialisé dans les relations sino-africaines.
Lors du sommet sino-africain extraordinaire sur la solidarité contre le COVID-19 qui s'est tenu mercredi par lien vidéo, le président chinois Xi Jinping a annoncé que son pays débutera plus tôt que prévu la construction du siège du CDC Afrique cette année et "continuera d'aider les pays africains en offrant des fournitures, en envoyant des équipes d'experts et en facilitant l'achat par l'Afrique de fournitures médicales en Chine".
A mesure que le nouveau coronavirus "s'implante plus profondément en Afrique", M. Adhere observe que les besoins du continent en produits essentiels tels que les kits de dépistage, les médicaments, les respirateurs, les masques et vêtements de protection ne font qu'augmenter.
A ses yeux, ce sommet ne pouvait se tenir à un meilleur moment puisque les cas de COVID-19 augmentent dans de nombreux pays africains, mettant à rude épreuve les systèmes de santé, alors que les économies ressentent le poids des mesures de confinement.
"De nombreux systèmes de santé publique sur le continent sont de plus en plus entravés", s'inquiète Cavince Adhere. "Afin d'éviter que les hôpitaux ne soient envahis par les patients du COVID-19, le Kenya (...) a mis en place des protocoles de soins à domicile, soulignant la nécessité d'efforts, de connaissances et de ressources supplémentaires pour endiguer la propagation du virus".
Depuis l'apparition de la pandémie, la Chine a "appuyé ses paroles par une aide tangible à ce continent", constate le chercheur.
Pour lui, la décision chinoise d'annuler la dette des pays africains concernés sous la forme de prêts gouvernementaux sans intérêt devant arriver à échéance d'ici la fin 2020 dans le cadre du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) a constitué une agréable surprise qui doit être saluée.
"C'est une réponse opportune aux appels du continent et cela aidera à libérer des ressources pour un meilleur contrôle de l'épidémie", ajoute le chercheur selon qui il est "encore plus encourageant" d'entendre la Chine exhorter les pays du G20 à envisager de prolonger la suspension du service de la dette pour les pays touchés.
Notant que M. Xi a déclaré lors du sommet que son pays soutenait les efforts de l'Afrique pour développer la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), améliorer la connectivité et renforcer les chaînes industrielles et d'approvisionnement, M. Adhere dit croire que ce soutien "recréera les emplois dévorés par la pandémie tout en renforçant la connectivité du continent".
"Le COVID-19 crée un nouveau monde (...) Il demeure une menace existentielle qui exige une unité d'objectif et d'effort", résume l'expert, ajoutant qu'"aucun pays n'est à l'abri de la pandémie et les économies les plus vulnérables comme celles que l'on trouve en Afrique ne devraient pas être laissées pour compte".