Dernière mise à jour à 09h04 le 27/09
L'objectif de la Chine de parvenir à un pic d'émissions de CO2 avant 2030 et à la neutralité carbone avant 2060 contribuera à "galvaniser l'action mondiale contre la crise climatique dans de nombreux autres pays", estime Helen Clarkson, directrice générale de l'ONG Climate Group basée à Londres.
"Il s'agit d'une annonce historique, car la Chine a fixé un objectif final de réduction des émissions", note-t-elle dans un récent entretien accordé par courriel à Xinhua. Pour elle, "il ne fait aucun doute que les efforts de la Chine joueront un rôle majeur dans la manière dont le reste du monde progressera dans la lutte contre le changement climatique".
Les émissions de CO2 de la Chine en 2018 sont inférieures de 45,8% à celles de 2005, ce qui permet d'atteindre l'objectif de réduction des émissions avec deux ans d'avance, avait déclaré en juillet Zhang Jun, représentant permanent de la Chine auprès des Nations unies, lors d'un débat au Conseil de sécurité de l'ONU.
En 2018, la part des combustibles non fossiles dans la consommation énergétique totale de la Chine a atteint 14,3% et un quart de la superficie nouvellement boisée dans le monde depuis 2000 se trouve en Chine, avait-il ajouté.
"La Chine est un leader mondial en matière d'investissement dans les énergies renouvelables et de production d'électricité à partir de sources renouvelables", d'après Mme Clarkson.
Elle exprime l'espoir qu'avec cette nouvelle annonce chinoise d'objectifs d'émissions, "les énergies renouvelables et les véhicules électriques se développeront encore plus rapidement dans le mix énergétique de la Chine, avec en parallèle un investissement plus important dans l'efficacité énergétique".
La directrice générale du Climate Group observe aussi que la Chine a adopté ces dernières années des modèles de financement plus innovants pour soutenir une économie durable, en développant davantage son marché des obligations vertes, en établissant un fonds national de développement vert et en lançant un marché national du carbone.
Selon Helen Clarkson, les signes de développement vert sont prometteurs, même si l'économie mondiale a été touchée par la pandémie de nouveau coronavirus. De nombreuses grandes économies intègrent ainsi des mesures écologiques dans leurs plans de relance.
Il y a quelques mois, l'Union européenne s'est engagée à consacrer 550 milliards d'euros (700 milliards de dollars) à des projets verts au cours des sept prochaines années, soit le montant le plus élevé jamais atteint, selon Mme Clarkson. Le 16 septembre, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a de plus annoncé vouloir porter la réduction des émissions de gaz à effet de serre à 55% d'ici à 2030.