Dernière mise à jour à 09h57 le 03/12
L'ambassade de Chine en France a déploré mardi l'attitude "deux poids, deux mesures" du ministère français des Affaires étrangères face à des atrocités meurtrières commises par des militaires australiens sur des civils en Afghanistan.
Il s'agit de la réaction de la partie chinoise aux critiques du porte-parole du ministère français des Affaires étrangères à l'égard de Zhao Lijian, qui est justement porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères et avait exprimé par un tweet son indignation envers des atrocités horribles commises par des militaires australiens sur des paysans, des prisonniers de guerre et même des enfants afghans.
Lors d'un point de presse du 30 novembre, le porte-parole du Quai d'Orsay a accusé le tweet de M. Zhao de "tendencieux, choquant et insultant".
Dans une déclaration, le porte-parole de l'ambassade de Chine a qualifié les accusations françaises de "déplacées" et "deux poids, deux mesures".
Selon un rapport d'enquête rendu public par le ministère australien de la Défense le 19 novembre, des "preuves crédibles" basées sur les témoignages de plus de 400 personnes établissent le fait que 25 membres des forces spéciales australiennes étaient impliqués dans le massacre de 39 civils et prisonniers de guerre afghans entre 2009 et 2013, pire encore, l'égorgement de deux garçons innocents de 14 ans les yeux bandés avant de les mettre dans le sac puis jeter dans la rivière.
"Le tweet de Monsieur Zhao Lijian relève d'un commentaire objectif basé sur les faits susmentionnés, et l'image qu'il a postée avec le tweet est une caricature CG (computer graphics) créée par un peintre chinois sur la base de ces mêmes faits", a indiqué le porte-parole de l'ambassade de Chine.
La peinture représente l'égorgement par un membre des forces spéciales australiennes d'un garçon mis dans le sac.
Dans son tweet, M. Zhao a "vivement condamné" ces atrocités meurtrières, appelant à la punition des auteurs.
"La partie française, au lieu de condamner le meurtre barbare de civils et les exactions de guerre, accuse celui qui les dénonce de tendancieux, choquant et insultant. On ne peut pas s'empêcher de demander, à entendre cette déclaration choquante, si c'est une prise de position du côté des criminels de guerre plutôt que du côté de la justice internationale et de la conscience humaine", a souligné le porte-parole de l'ambassade de Chine.
"Un pays où le droit à la caricature est défendu à cor et à cri ne pourra-t-il tolérer le droit à la caricature d'un peintre chinois? Où est la liberté d'expression dont on se vante?", a ajouté le porte-parole, affirmant que c'était "deux poids, deux mesures".