Dernière mise à jour à 09h57 le 03/12
Une coopération plus étroite entre l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN) et la Chine, favorisée par l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR) et le Partenariat économique régional global (RCEP), pourrait contribuer à la reprise économique de la planète dans l'ère post-COVID-19, estime l'expert malaisien Ong Tee Keat.
"A l'heure où le monde est en quête d'une reprise économique, la coopération et les interactions entre la Chine et l'ASEAN sont désormais encore plus importantes", juge le président fondateur du Centre pour une Asie nouvelle et inclusive, un groupe de réflexion basé à Kuala Lumpur.
Dans un récent entretien accordé à Xinhua, M. Ong salue la position de la Chine qui considère l'ASEAN comme une priorité dans sa diplomatie et une région clef dans la coopération de haute qualité incarnée par l'ICR. Il note également que le commerce et les investissements entre les deux parties s'en sont tenues à la continuité de leur trajectoire de croissance. Elles sont devenues leurs plus grands partenaires commerciaux respectifs.
La signature du RCEP est intervenue à un moment où l'unilatéralisme s'accroît dans de nombreuses régions du monde, souligne l'expert. A ses yeux, cet accord favorisera une coopération régionale plus poussée et permettra aux économies participantes d'explorer conjointement des marchés plus grands et plus ouverts, contribuant ainsi à la reprise post-pandémique.
Le RCEP aidera également à libérer les énormes potentiels de l'ASEAN et à donner un nouvel élan à la coopération économique entre le bloc et la Chine. La Malaisie, membre de l'ASEAN, pourrait ainsi s'attendre à entretenir des liens plus étroits avec la Chine, prédit-il.
"L'économie numérique est un élément indispensable de l'économie post-pandémique et pourrait figurer au centre de la coopération économique entre la Malaisie et la Chine. La Malaisie pourrait importer les technologies de pointe chinoises pour répondre aux besoins de développement de (son) économie numérique", pense Ong Tee Keat.
L'expert dit aussi espérer que la Chine puisse renforcer sa coopération dans des domaines tels que l'intelligence artificielle, l'informatique en nuage, les drones, entre autres, grâce à des transferts de technologie et un partage avec la Malaisie.
L'amitié entre la Chine et l'ASEAN s'est approfondie alors que les deux parties se sont mutuellement porté assistance pour faire face à la pandémie de nouveau coronavirus. Celle-ci a également fourni des opportunités pour approfondir la coopération dans le domaine de la santé et de l'économie numérique, dit M. Ong.
Pour lui, une telle coopération n'a pas seulement aidé la Chine et l'ASEAN à maîtriser conjointement la pandémie, mais elle a également jeté les bases d'une reprise économique et d'une coopération plus poussée.
A l'heure où la Chine accélère sa mise en place d'un modèle de développement à "double circulation", qui s'appuie sur son marché intérieur tout en laissant ce dernier se renforcer mutuellement avec les marchés étrangers, l'ASEAN pourrait tirer profit de cette tendance, pense M. Ong.
"En suivant une feuille de route menant à une future coopération approfondie, la Chine et l'ASEAN sont sur la bonne voie vers une communauté de destin plus étroite", estime-t-il.