L'arche mythique: Adventures in Love & Happiness (2013), le cinquième film basé sur la série d'animation préférée enfants chinois "Plesant Goat and Big Big Wolf", s'est avéré être une grosse production high-tech pleine d'aventures, liant l'écologie, l'amour et l'amitié. En ce sens, le blockbuster de James Bond Skyfall aurait dû plutôt s'appeler " Mother, Love Me Once Again ", dont les scènes fantastiques réussissent à raconter seulement une histoire simple et enfantine.
Cependant, il est dommage de voir que peu de films chinois peuvent créér des "super-héros" comme ceux produits à la chaîne par Hollywood à intervalles réguliers.
Pire, la part des films chinois au boxe office est tombé en dessous de 50% pour la première fois en neuf ans en 2012.
Les chiffres de l'Administration d'Etat de la Radio, du Film et de la Télévision de Chine (SARFT) montrent que la films nationaux représentaient 47,6% du box-office l'an dernier, contre 53,6% en 2011. Bien que l'augmentation du quota de films étrangers en 2011 est en partie responsable de cette chute, la principale raison reste malgré tout la faible compétitivité des films chinois.
C'est vrai, que «Lost in Thailand», un film à petit budget, a établi un nouveau record au box-office chinois, avec 1,26 milliards de yuans (202,48 millions de dollars) de recettes depuis sa sortie en Décembre 2012. Mais le film a réussi sans doute parce qu'il a été l'un des seuls films de grand spectacle qui a vu sa projection au cours de la période des fêtes chinoises.
L'appétit croissant de la Chine pour les films est en fait le résultat du pouvoir d'achat plus important des populations, plutôt que le reflet de la compétitivité des films chinois. La Chine est désormais le troisième producteur de films au monde. Le pays occupe le deuxième rang en termes de taille du box-office et du nombre d'écrans, lebox-office a augmenté de 31% par an et le nombre d'écrans de 22% depuis que des réformes ont été introduites dans l'industrie cinématographique.
L'année dernière, les entreprises chinoises ont produit 893 films, soit une augmentation de 13% sur l'année, pour des recettes d'environ 17 milliards de yuans (2,73 milliards de dollars), en hausse de 30% sur l'année. Selon Ernst & Young, La Chine dépassera les Etats-Unis pour devenir le plus gros marché mondial du cinéma en 2020.
En plus de la taille croissante de son marché, l'industrie cinématographique chinoise se mondialise de plus en plus. Les capitaux étrangers montrent plus d'intérêts dans l'industrie cinématographique chinoise. Par exemple, de nombreuses sociétés de production étrangères sont désireuses de mettre en place des projets de coproduction avec des sociétés chinoises.
Marvel Entertainment, une division de Walt Disney Company, a fait équipe avec Divertissement DMG pour coproduire Iron Man 3, tandis que d'autres compagnies de Hollywood ont investi directement dans l'industrie. Par exemple, au mois d'août, DreamWorks a annoncé qu'il allait mettre en place le projet "Oriental DreamWorks »avec trois groupes de médias chinois.
Les sociétés cinématographiques chinoises sont également à la recherche de collaboration à l'étranger pour renforcer leur position sur le marché mondial. Avec notamment, en mai, l'année dernière, Dalian Wanda Corporation qui a repris AMC Entertainment pour 2,6 milliards de dollars pour devenir la plus grande chaîne de salles de cinéma. En septembre dernier, une joint-venture dirigée par Beijing Galloping Horse América en partenariat avec India's Reliance MediaWorks ont acquis la société américaine de production et d'effets visuels, Digital Domain.
Mais une expansion rapide n'implique pas forcément une forte compétitivité et les films chinois ont encore du mal à trouver un public étranger. En 2012, le chiffre d'affaires de la vente à l'étranger des films chinois était d'environ 1 milliard de yuans, soit la moitié de l'année 2011 et un tiers de l'année 2010. Sur le marché nord-américain, China Lion a distribué plus de dix films chinois, mais a seulement gagné 1,67 million de yuans de recettes.
Par rapport à l'industrie du divertissement aux Etats-Unis, l'une des rares industries américaines à avoir un excédent commercial positif, l'industrie cinématographique chinoise n'en n'est encore qu'à ses débuts et il reste encore beaucoup à faire pour renforcer sa compétitivité.
Selon Peng Kan, directeur de la recherche et du développement Beijing de la société de consultation Legend Media, basée à Beijing, plus de contenu créatif et un mécanisme de prise en charge complète, sont nécessaires pour améliorer la qualité des films chinois au cours des dix prochaines années.
Seuls les films chinois de qualité avec des valeurs universelles pourront rivaliser avec les productions hollywoodiennes.Mais, ils auront aussi besoin d'une distribution sophistiquée et de bonnes stratégies de marketing, notamment à l'étranger, pour les soutenir.
«Si dés à présent, nous concentrons toute notre attention sur le cinéma, il y aura une concurrence directe entre les films locaux, ce qui se traduira par une audience plus restreinte. Il faut donc d'abord, susciter l'intérêt des publics étrangers pour les films et la culture chinoise», a fait remarquer M.Peng.
La stratégie qu'il propose est d'utiliser les nouveaux médias. La célèbre chanson du rapeur sud-coréen, Gangnam Style, est devenu un tube planétaire grâce à YouTube et Twitter. Inspirée par son succès, la Bibliothèque de films sud-coréenne a téléchargé sur Youtube cinquante films sud-coréens sous titrés en anglais, a regarder gratuitement par des internautes du monde entier.
Les Instituts Confucius pourraient travailler sur le projet de projection de films chinois à l'étranger, comme les Instituts Goethe qui diffusent des films allemands, ou les Alliances françaises qui présentent des films français en organisant régulièrement des projections de films et des discussions pour des publics étrangers.
Mais en fin de compte, l'industrie cinématographique chinoise doit dépendre avant tout de films de qualité pour gagner de l'argent au box-office.