D'après l'avocat de l'hebdomadaire touché dans sa chair la semaine dernière, la prochaine édition de Charlie Hebdo, qui paraitra mercredi avec un tirage d'un million d'exemplaires, contiendra « naturellement » des caricatures du prophète Mahomet, et bien entendu des quolibets contre les politiciens et les religions.
Richard Malka a été parmi les premiers à appeler à la poursuite du magazine après que neuf de ses contributeurs, dont les célèbres dessinateurs Cabu et Wolinski et son directeur de la publication, Charb, ont été abattus mercredi dernier par Chérif et Saïd Kouachi. Lorsqu'on lui a demandé si cela signifiait de nouvelles caricatures de Mahomet, qui ont été un élément régulier du magazine jusqu'à l'attaque de mercredi dernier, il a répondu : « Naturellement ».
« Nous ne céderons pas sur quoi que ce soit sinon tout cela n'aura servi à rien », a-t-il déclaré sur France Info lundi, qui a diffusé ses émission depuis les bureaux temporaires fortement gardés du magazine au journal Libération. « L'humour sans autodérision n'est pas de l'humour. Nous nous moquons de nous-mêmes, des politiciens, des religions, c'est un état d'esprit que vous devez avoir ». « L'état d'esprit de Charlie est le droit au blasphème », a-t-il poursuivi.
« Nous n'avons jamais critiqué un Juif parce qu'il est un Juif, un musulman parce qu'il est musulman ou un chrétien parce qu'il est chrétien mais vous pouvez dire ce que vous voulez, les pires horreurs -et nous le faisons- sur le christianisme, le judaïsme et l'islam, parce derrière les beaux slogans, c'est la réalité de Charlie Hebdo », a-t-il dit. Interrogé pour savoir si l'équipe éditoriale survivante de Charlie a pu se concentrer sur leur travail, il a dit : « C'est compliqué, parce que nous devons gérer l'avenir, les funérailles qui auront lieu toute la semaine, mais nous allons de l'avant et tout sera terminé ce soir. C'est un acte de vie, de survie ».