Dernière mise à jour à 16h10 le 18/08
1/3Les occupants de la tombe, un homme et une femme s'embrassent avec une posture naturelle. (Photo d'archives fournie par l'École d'archéologie de l'Université du Jilin)
2/3La femme occupante de la tombe porte une bague en argent à l'annulaire gauche. (Photo d'archives fournie par l'École d'archéologie de l'Université du Jilin)
3/3Il y a une fracture infectieuse non cicatrisée sur le bras droit de l'homme occupant de la tombe. (Photo d'archives fournie par l'Institut d'archéologie de l'Université du Jilin)
Selon l'Institut d'archéologie de l'Université du Jilin, dans le nord-est de la Chine, des archéologues chinois et étrangers ont mené une étude bio-archéologique complète et systématique sur un « enterrement embrassé » datant de la dynastie des Wei du Nord (386-534 après JC) découvert dans la ville de Datong, dans la province du Shanxi (nord de la Chine) en 2020. Les résultats ont a été publiés récemment dans la revue archéologique internationale faisant autorité International Journal of Osteoarchaeology.
Selon l'article, la tombe est constituée par un seul cercueil dans une seule grotte. S'agissant des deux occupants de la tombe, l'homme est couché sur le côté gauche, tourné vers la gauche, et met sa main droite sur la taille de la femme en l'embrassant, tandis que la femme est tournée à droite vers l'homme, avec la tête appuyée sur les épaules de l'homme, sa main gauche est posée de façon naturelle sur le ventre de l'homme, sa jambe gauche est légèrement pliée et une bague en argent est passée à l'annulaire de sa main gauche. À l'aide de l'analyse des os, il a été découvert que l'homme avait des plaies de fracture infectieuses non cicatrisées sur son bras droit, tandis que les os de la femme étaient relativement sains. Les deux occupants de la tombe s'embrassent étroitement, avec une posture naturelle et un mouvement étiré.
Le phénomène culturel unique de « l'enterrement embrassé » a une histoire de plus de 6 000 ans dans le monde entier, des « Amoureux de Valdaro » en Italie aux « Squelettes enlacés d'Alepotrypa » en Grèce, « l'enterrement embrassé » reflète l'ancienne vision humaine concernant la vie et la mort, ainsi que leur poursuite du bel amour dans différents contextes culturels. En Chine, ce phénomène culturel est souvent découvert chez la dynastie des Wei du Nord, mais il est très rare de voir un exemple conservé aussi complet.
La dynastie des Wei du Nord a été une période critique pour l'intégration des groupes ethniques du Nord tels que les Xianbei, avec les ethnies du Sud. En tant que zone centrale d'intégration ethnique à cette époque, la région de Datong a été influencée par de nombreuses cultures sur le plan du style social, de la culture historique et de la pensée esthétique, ainsi, l'empathie sentimentale et émotionnelle prévalait. Dans cette tombe, la fonction décorative de la bague en argent portée à l'annulaire gauche de la femme s'est progressivement affaiblie à l'ancienne époque, on l'a ainsi accordée une fonction symbolique d'affirmation d'amour et de mariage. Elle est devenue un symbole matériel de l'amour et a été préservée depuis plus de mille ans.
Les résultats de la recherche ont été complétés conjointement par des archéologues de diverses institutions, dont Hou Xiaogang, chercheur de l'Institut d'archéologie de Datong, Zhang Quanchao, professeur à l'Université du Jilin, Zhang Qun, professeur associé à l'Université de Xiamen, et Wang Qian, professeur à l'Université A & M du Texas. Ces recherches constituent une preuve concrète reflétant des pensées sociales telles que le concept de vie et de mort humaines, ainsi que le concept d'amour sous le contexte de l'intégration ethnique en Chine ancienne, témoignant en même temps le grand potentiel de la recherche bio-archéologique dans l'interprétation de la vie sociale des êtres humains des temps anciens.