Dernière mise à jour à 13h12 le 21/09
Lorsque les journalistes de l'agence de presse Xinhua ont rencontré Yu Qigui pour la première fois il y a dix ans, cet enseignant d'une école primaire du village portait un panier tissé à la main sur son dos et traînait derrière lui un groupe d'élèves du primaire sur une route de montagne boueuse. Son panier de cartables était parfois rempli de sacs scolaires d'enfants, parfois même d'un enfant.
De chez lui à sa destination – l'école primaire de Wengjiang, située dans le village de Jiang Liu, située dans le canton de Longji du comté de Longsheng, dans la région autonome Zhuang du Guangxi (sud de la Chine), c'était une route accidentée de quatre kilomètres de long traversant collines et vallées, qui représentait un défi pour les jeunes élèves et même les adultes.
Yu Qigui est l'un des plus de 270 enseignants qui travaillent encore ou ont travaillé dans les montagnes de l'intérieur des 20 comtés du Guangxi, interviewés par des journalistes de Xinhua sur une période de 11 ans. Certains se débrouillaient comme ils peuvent dans des écoles où il n'y avait qu'un seul enseignant et quelques élèves.
Zhao Hong travaille dans ce genre d'« école primaire» avec un enseignant et six élèves sur le « point d'enseignement » de Shentan, dans le comté de Lingchuan. Du lundi au vendredi, il vit dans une école à plus de 20 kilomètres de chez lui, enseignant aux enfants et préparant même leurs repas.
Lorsqu'on lui a demandé s'il était nécessaire de continuer à ouvrir ces « petites écoles », le directeur adjoint de l'école locale la plus proche du lieu d'enseignement de Zhao Hong, Tu Bingwang, a répondu par l'affirmative : « oui, c'est nécessaire ! ».
Les époux Huang Yongyong et Huang Xiubi ont respectivement travaillé pendant 19 et 30 ans comme enseignants, cuisiniers et gardiens à l'école primaire de Nawang, dans le canton de Donglingxiang du comté de Debao, dans la région autonome Zhuang du Guangxi (sud de la Chine). (Photo / Xinhua)
La distance de 40 km entre le point d'enseignement de Zhao Hong et l'école la plus proche est presque insurmontable pour un petit nombre d'enfants, dont la plupart n'ont que leurs grands-parents pour s'occuper deux, leurs parents migrants étant partis loin de chez eux.
Dans les montagnes du Guangxi, de nombreux enfants en âge de fréquenter l'école ont dû retarder leur scolarité en raison de la distance et des routes accidentées. A défaut, l'un de leurs parents a dû démissionner et louer un appartement près de l'école, ce qui représente un fardeau financier considérable pour des familles à court d'argent dans les montagnes.
Les époux Huang Yongyong et Huang Xiubi ont respectivement travaillé pendant 19 et 30 ans comme enseignants, cuisiniers et gardiens à l'école primaire de Nawang, dans le canton de Dongling du comté de Debao, dans le Guangxi. Il y a plus d'une décennie, lorsque Huang Yongyong a envisagé de quitter la région, un parent d'élève l'a supplié : « et nos enfants si vous partez ? », et le couple a finalement décidé de rester. « Ici, nous sommes l'espoir des enfants », a déclaré Huang Yongyong.
L'espoir est également transmis aux enseignants des écoles de montagne.
Une route en ciment a été construite en 2016 jusqu'à l'école primaire de Wengjiang, et Yu Qigui a acheté une voiture un an plus tard. Aujourd'hui, une photo différente pourrait être prise, celle où on verrait la voiture de Yu Qigui serpenter à travers les champs en terrasse ondulants dans la brume matinale pour prendre ses élèves le long de la route.
En outre, l'école primaire de Wengjiang a été rénovée pour remplacer les vieux tableaux noirs en bois par des installations d'enseignement modernes, ainsi que la sombre et étroite cantine de l'école, désormais équipée de réfrigérateurs et d'une armoire de désinfection.
De jeunes enseignants, y compris certains nés après 1990, travaillent aujourd'hui également dans ces écoles de montagne.
