Gérard Depardieu (photo documentaire) |
Jean Valjean dans Les Misérables, le Comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas Père, Gérard Depardieu a aussi interprété Rodin et Balzac. Le 3 janvier, l'incarnation de « Cyrano de Bergerac » pour plusieurs générations de Français est devenu Russe !
Depardieu a refusé de reconnaître que le but de son changement de nationalité était l'évasion fiscale, mais les médias français ont toutefois immédiatement lié ces deux affaires. Conformément aux promesses de François Hollande durant l'élection présidentielle, le gouvernement français mettra en place, dès 2013, une imposition de 75% pour les revenus supérieurs à 1 million d'euros et augmentera le montant de la taxe successorale. Dmitri Medvedev, le premier ministre russe, a promis, alors qu'il applaudissait l'arrivée de Depardieu, de ne pas augmenter les impôts sur les grosses fortunes, comme s'il voulait prouver qu'on parlait bien d'évasion fiscale.
Malgré la tristesse et la colère des fans devant l'exil de leur chouchou, François Hollande reste le plus « affecté » par cet événement. Le socialiste qui est devenu président français grâce à la proclamation de « la justice sociale » dans la crise connait des difficultés dans ses tentatives de réforme depuis sa venue au pouvoir il y a 10 mois.
Ces dernières années, secouée par la mondialisation et la crise financière, l'économie française affiche une croissance ralentie. Le taux de chômage demeure élevé et la compétitivité mondiale baisse. Durant la présidentielle de 2012, face au mécontentement des Français sur l'économie et la société françaises, François Hollande avait proposé une série de mesures, dont l'imposition des riches.
Cependant, depuis son entrée au pouvoir et alors qu'il s'astreint à mettre en œuvre ses propositions, il rencontre des obstacles sans précédent. Premièrement, les plaintes des entreprises. Laurence Parisot, présidente du Mouvement des entreprises de France, a annoncé ouvertement une réduction des dépenses publiques pour réduire les déficits, au lieu d'une augmentation des impôts, parce que celle-ci affaiblirait la compétitivité internationale des entreprises françaises. En septembre dernier, la demande de Bernard Arnault, propriétaire du groupe de luxe LVMH et la première fortune française, d'obtenir la nationalité belge a évoqué des discussions sur la politique fiscale française.
De plus, les hommes politiques se font des soucis quant à la taxe des 75%. Certains pensent que cette mesure aggravera la fuite des capitaux français ; certains craignent une violation du principe d'égalité fiscale. Par exemple, si une personne dans un couple gagne plus de 1 million d'euros par an, il doit payer la taxe des 75% ; alors que si les deux personnes dans le couple gagnent chacune un peu moins de 1 million d'euros par an, le couple peut échapper à cette taxe. Ainsi, le Conseil constitutionnel de la République française a déclaré fin 2012 cette mesure inconstitutionnelle.
Un employé de l'Elysée a révélé que François Hollande avait déjà accepté la décision susmentionnée et qu'il avait demandé au Premier ministre d'immédiatement entreprendre de nouvelles mesures conformément à cette décision.
Ainsi, la proposition d'Hollande sur l'augmentation des impôts a été boycottée. En même temps, un journal français écrivait : « Gérard Depardieu confie son "écœurement" par rapport à François Hollande. »