L'Europe a attiré deux fois plus d'investissements chinois que les Etats-Unis ces deux dernières années du fait des opportunités commerciales mais aussi en raison de considérations politiques, a déclaré lundi la société américaine de consultation Rhodium Group (RHG) dans son rapport sur la Chine.
Les flux annuels des investissements directs chinois à destination de l'Union européenne (UE) sont passés d'un montant de moins d'un milliard de dollars avant 2008 à une moyenne de 3 milliards de dollars en 2009 et en 2010, pour atteindre plus de 10 milliards de dollars ces deux dernières années, précise le rapport.
Aux Etats-Unis, les investissements directs chinois sont passés de moins d'un milliard de dollars en 2008 à 5 milliards de dollars en 2010, stagnant à 4,7 milliards en 2011, avant de remonter à nouveau pour atteindre 6,5 milliards de dollars en 2012, un montant qui est inférieur aux niveaux observés pour l'UE ces deux dernières années.
D'après Thilo Hanemann, directeur de recherche de Rhodium Group et auteur du rapport, cette différence est principalement due aux opportunités commerciales résultant de la crise financière et économique dans la zone euro. Les investisseurs chinois ont saisi les opportunités qui s'offraient pour acheter des actifs qui promettent des profits stables sur le long terme dans le secteur des services collectifs et des infrastructures, a-t-il noté.
M. Hanemann a également indiqué dans son rapport que les préoccupations liées à la sécurité nationale constituaient un facteur important affectant l'investissement chinois. "Les entreprises chinoises des équipements de télécommunication ont dépensé plus de trois fois plus en Europe qu'aux Etats-Unis, où la Commission américaine sur les investissements étrangers (CFIUS) s'est immiscée dans plusieurs affaires et les entreprises chinoises ont vu leurs intérêts diminuer à cause des interventions de responsables du gouvernement, de membres du Congrès et d'acteurs du secteur de la sécurité."
Pour l'avenir, M. Hanemann pense que les Etats-Unis resteront un marché attractif pour les entreprises chinoises, mais le positionnement politique sera crucial pour les futures affaires économiques entre les deux pays.