Les entreprises privées chinoises émergent rapidement en Europe, et la coopération entre les deux parties en matière d'investissement peut mener à des succès commerciaux pour les deux, a déclaré Peter Fung, président mondial de KPMG Global China Practice.
« Nous avons constaté qu'un grand nombre de compagnies chinoises ont investi à l'étranger, non seulement dans les pays en développement, mais également dans les pays développés, particulièrement depuis la crise financière mondiale. Cette tendance va se poursuivre », a dit M. Fung au cours d'une récente entrevue accordée à Xinhua à Copenhague.
« Pour 2013, nous nous attendons à ce qu'un nombre croissant de compagnies privées chinoises cherchent des investissements intéressants en Europe », a-t-il indiqué.
Au total, il y a eu 329 ententes chinoises de fusions-acquisitions d'entreprises étrangères en 2012. La valeur totale des 253 transactions annoncées a atteint quelque 66,5 milliards de dollars US, une augmentation de 244 % par rapport à l'année précédente, selon une analyse de KPMG, un des quatre cabinets internationaux de comptabilité dans le monde.
« La crise financière mondiale incite beaucoup de compagnies européennes à chercher d'éventuels investissements et partenaires. Les compagnies chinoises sont en bonne position pour ce qui est des perspectives financières. Elles sont bien assorties », a expliqué M. Fung.
Par exemple, la Sany Heavy Industry, un fabricant chinois privé de machinerie de construction a pris le contrôle de la société d'ingénierie allemande Putzmeister en 2012.
Selon M. Fung, l'Europe dispose d'un vaste marché de consommateurs pour la vente de biens et services ainsi que pour les technologies de pointe, d'une main d'œuvre instruite et de marques attirantes. En acquérant les compagnies européennes, les sociétés privées chinoises peuvent améliorer leur compétitivité tant au pays qu'à l'échelle internationale.
Il a fait l'éloge de la détermination du gouvernement chinois à opérer la transition de sa croissance économique d'un modèle orienté vers l'exportation à un modèle plus soutenable, en notant qu'un tel modèle de croissance offrira de nouvelles opportunités au partenariat commercial sino-danois.
Jusqu'à maintenant, des compagnies comme le géant des télécoms Huawei, le fabricant de véhicules électriques BYD et le laboratoire de séquençage du génome BGI ont investi au Danemark. La Suède, un pays voisin du Danemark, accueille également environ 140 compagnies de propriété chinoise.
De plus, la Suède et le Danemark sont favorables à attirer des compagnies chinoises, car ces compagnies « se sont montrées très responsables » dans ces contrées nordiques, selon Ole Hedemann, chef de KPMG China Practice au Danemark.
Il a souligné que l'acquisition de la compagnie suédoise Volvo par la compagnie chinoise Geely en est un bon exemple.
« En fait, Geely développe le marché suédois. C'est un bon signal indiquant que les compagnies chinoises ne viennent pas simplement pour prendre l'expertise, mais pour établir un partenariat avec les compagnies nordiques. C'est une bonne manière d'investir dans d'autres pays », a-t-il ajouté.