Le ministre français des Finances, Michel Sapin, et le secrétaire d'Etat au Budget, Christian Eckert, ont présenté mercredi lors d'une conférence de presse le projet de loi de finances pour 2015, qui prévoit notamment 21 milliards d'euros d'économies.
"C'est grâce aux économies que nous retrouvons des marges de manœuvre pour financer nos priorités", a déclaré M. Sapin avant de préciser les grands axes du plan d'économies : 7,7 milliards pour l'Etat, 3,7 milliards sur les collectivités territoriales et près de 10 milliards sur la Sécurité sociale.
"Toutes les administrations publiques sont donc concernées, mais il est clair que l'Etat montre l'exemple", a souligné le ministre, indiquant que les économies "seront réalisées en totalité pour poursuivre la réduction du déficit et financer les baisses d'impôts".
Malgré les économies annoncées, le gouvernement ne prévoit qu'une faible baisse du déficit public l'an prochain : 4,3% du PIB, contre 4,4% en 2014 et 4,2% en 2013.
"Nous poursuivrons la baisse de l'impôt sur le revenu des ménages à revenus modestes et moyens", a poursuivi M. Sapin.
En effet, comme il l'avait annoncé début septembre, le gouvernement supprimera l'an prochain la première tranche de l'impôt sur le revenu, ramenant le seuil d'entrée à environ 10 000 euros. Au total ce sont près de neuf millions de contribuables qui devraient bénéficier de cette mesure.
"C'est grâce aux économies que nous faisons sortir de l'impôt ou nous évitons d'y faire entrer un million d'entre eux (...) que nous faisons bénéficier neuf millions de foyers fiscaux d'une baisse de leur charge fiscale (et) que nous redonnons 3,2 milliards d'euros aux ménages moyens et modestes", a insisté le ministre.
"Ces économies sont décisives pour notre crédibilité vis-à-vis des Français, comme vis-à-vis des Européens", a-t-il souligné.
Par ailleurs, le gouvernement a confirmé la hausse du prix du diesel, dont la taxe augmentera de deux centimes par litre. Un mécanisme qui vise à compenser le manque à gagner résultant de la réforme de l'écotaxe, estime la presse française.
Ce budget a été préparé dans un "contexte économique défavorable" avec une très faible croissance (0,4 et 1% prévus en 2014 et 2015) et une inflation ralentie (0,5 et 0,9% prévus en 2014 et 2015), a reconnu le ministre des Finances, ce qui n'empêche pas le gouvernement de "maintenir la stratégie économique".
Le plan d'économies pour 2015 s'inscrit dans une stratégie plus large qui prévoit 50 milliards d'économies à l'horizon 2017.
"L'effort de maîtrise de la dépense sera intégralement respecté avec un plan de 50 milliards d'euros d'économies", a conclu M. Sapin.