Les achats en provenance de la Chine soutiennent une reprise naissante des propriétés viticoles autour de Bordeaux (sud-ouest de la France), stimulant la demande pour les vignobles de niveau intermédiaire, alors que les domaines de prestige ont rebondi à des niveaux jamais atteints depuis 2000, selon le courtier Michael Baynes.
Les investisseurs chinois depuis 2010 ont acheté environ 100 châteaux bordelais, aidant à inverser une chute dans la valeur des terres mises en mouvement il y a 15 ans par l'assaut de la concurrence mondiale sur le marché du vin, a déclaré M. Baynes (Partenaire de Maxwell-Storrie-Baynes, une filiale exclusive de l'International Real Estate Christie) dans une interview dans ses bureaux près de Saint Emilion.
Alors que les acheteurs chinois se sont concentrés généralement sur des propriétés (taille moyenne) coûtant moins de un million d'Euros (1,22 million de dollars) l'hectare, ce qui a soutenu la demande dans la région, où les 150 meilleurs domaines représentent actuellement des prix allant de 1 million à plus de 10 millions d'Euros par hectare, a expliqué le courtier.
Les 350 domaines qu'on retrouve juste après le top 150 sont évalués entre 1 et 3 millions euros par ha, alors que le coût de 500s suivante se situent entre 250 000 et 1 million € par ha, toujours selon Baynes.
Une zone comprenant plus de 7000 propriétés réparties sur 106 000 ha de vignes.
«Je pense que ces 100 premiers acheteurs de châteaux girondins sont intervenus d'une manière correcte sur le marché et ont une démarche très intéressante», a-t-il indiqué.
«Ce qu'ils regardent avant tout, c'est la ligne de fond. Ils ne feront rien sans qu'il n'y ait une marge de bénéfice nette au bout du projet».
Dans une affaire négociée par Maxwell-Storrie-Baynes, le groupe hôtelier chinois New Century Tourism basé à Hangzhou, a racheté le Château de Birot (AOC Cadillac Côtes de Bordeaux)sur la rive droite de la Garonne, une propriété de 34 ha avec un manoir du 18ème siècle et près de 25 ha de vigne.
Le groupe New Century, qui possède 160 hôtels de luxe et qui emploie 24 000 employés, a acheté la propriété de la famille Fournier-Casteja, à qui elle appartenait depuis 1989, selon le site Web de la succession.
Arthur Fournier, qui dirige le château, continuera d'y travailler sous les ordres des nouveaux propriétaires.
Pour Michael Baynes, les variations du marché bordelais dépendent des emplacements, de la même manière que les propriétés les plus importantes à Londres, alors que les châteaux viticoles les plus prisés ont tendance à «se comporter comme un objet d'art plutôt qu'un lot immobilier.
Prenant l'exemple de Saint Emilion qui représente une zone d'un peu plus de 5000 hectares. «Cet espace ne prendra pas plus d'ampleur, donc l'offre restera très limitée».
Les prix des propriétés dans des domaines tels que Pessac-Léognan et Lalande de Pomerol sont à la hausse, reflétant à la fois la qualité du vin et dans certains cas leur proximité d'une succession de grandes marques ou des régions à des prix plus élevés.
«Nous assistons à une assez forte reprise de ces appellations prestigieuses, poursuit M. Baynes, une tendance qui remonte à 2010, lorsque le grand millésime 2009 à commerncer à attirer l'attention internationale sur le Bordeaux.
A un niveau plus bas, les prix se sont stabilisés et certaines propriétés commencent seulement à sortir la tête de l'eau, après avoir connu une chute de 50% au cours des 15 dernières années.
«En 2000, une belle parcelle Entre-deux-Mers Bordeaux Supérieur se négociait environ 40 000 €par hectare. Aujourd'hui, cette même parcelle tournerait autour de 21 000 et 22 000 Euros contre 20 000 il y a deux ans».
Mickael Baynes a également souligné n'avoir pas remarqué de ralentissement notable au niveau de l'intérêt des acheteurs depuis la répression sur les cadeaux et la vie luxueuse en Chine. Bien qu'il soit possible de ne pas assister à des ventes exceptionnelles à l'avenir.