Comment le monde des affaires français considère les deux sessions en Chine ? Quelles sont leurs préoccupations sur l'avenir de la Chine en matière du contexte économique ? Le Quotidien du Peuple en ligne vous apporte certains points de vue.
« C'est un article du Monde du 10 mars qui a évoqué les deux sessions en rapportant l'intention des autorités chinoises d'accentuer la lutte contre la pollution et les atteintes à l'environnement », a évoqué Frédéric Hulin, qui travaille pour le groupe Gras Savoye, premier courtier d'assurance et de réassurance en France, dont des clients s'installent en Asie et notamment en Chine.
Pour le monde des affaires, il est important de connaître de quoi s'agit la « nouvelle normalité » pour mieux comprendre le contexte économique chinois. Selon Frédéric, la « nouvelle normalité » est « comme une tentative des autorités chinoises de soumettre désormais le pays à des règles précises, dans le but de donner à la Chine une architecture juridique qui la rapprocherait du statut d'Etat de droit ». « En ce qui concerne l'économie », a-t-il noté, « c'est la fin de la phase pionnière et l'entrée dans une période où toutes les activités doivent être régulées ».
« Le ralentissement de la croissance va vraisemblablement générer des réajustements sociaux et économiques - à terme importants - à l'intérieur de la Chine. Sur un plan global, les entreprises occidentales implantées en RPC ou y exportant une part de leur production vont devoir réviser à la baisse leurs perspectives de croissance. Le marché chinois a cessé d'être l'Eldorado des années 2000 », a-t-il souligné.
Par ailleurs, a noté Frédéric, « l'hypothèse d'un renforcement du droit en Chine est de nature à rassurer les investisseurs qui apprécient le caractère pérenne des lois et leur application générale ». Selon lui, « la création d'instances de contrôle et de régulation, d'enquêtes et de jugement, dotées de réels pouvoirs et indépendantes des autorités dirigeantes serait évidemment un signe très positif ».
Lyazid Benhami est vice-président dans une association d'amitiés sino-françaises. Il a entendu parler qu'habituellement les grandes directions et décisions se prennent pendant les sessions de l'Assemblée Populaire en Chine. « Nous regrettons l'abandon de notre vieille planification à la française d'antan, avec ses grands projets à moyen et à long terme... » a confié Lyazid.
Il a remarqué que « le vieillissement de la population chinoise encourage à réformer la politique de l'enfant unique, une excellente réforme à nos yeux pour l'avenir du pays et l'équilibre générationnel ». Il a également évoqué que « la volonté du gouvernement chinois de faciliter la création de maisons de retraite, puisqu'on perçoit une évolution des pratiques quant à la prise en charge des personnes âgées ».
Sur le taux réduit de la croissance, Lyazid pensait qu'« après avoir fait sa révolution industrielle et commerciale et acquis une capacité importante à fabriquer des produits, la Chine entre dans une nouvelle phase de développement, et celle-ci », selon lui, « doit être évidemment maitrisée par une politique économique adaptée, même si à court terme le taux de croissance diminue par rapport aux années précédentes, ce qui est normal pour l'instant ».