La Chine envisage des changements radicaux dans le secteur des valeurs mobilières qui permettrait aux banques étrangères de contrôler les coentreprises locales et d'élargir leurs offres.
Dès cette année, les sociétés d'outre-mer pourraient être autorisées à posséder des participations majoritaires dans des compagnies locales, et être en mesure d’en prendre finalement le plein contrôle. Les régulateurs ont également l'intention de laisser la liberté aux joint-ventures à capitaux étrangers de se développer dans les zones au-delà des actions et obligations à bons de souscription.
L'assouplissement des restrictions limitant actuellement les banques étrangères à 49% pour un accès à la propriété, leur permettra de concurrencer plus efficacement les opérateurs historiques tels que CITIC Securities dans le plus grand marché d'actions en Asie.
Une plus grande participation étrangère pourrait également aider la Chine à développer son secteur des valeurs mobilières, plus d'une décennie après que Goldman Sachs Group Inc a mis en place sa première joint-venture à Beijing.
«C’est un geste très significatif et qui encouragera les banques étrangères à déployer plus de ressources en Chine», a déclaré Edmond Law, un analyste de la UOB Kay Hian-Holdings basée à Hong Kong.
La China Securities Regulatory Commission (SCRC) n'a cependant pas souhaité faire le moindre commentaire pour le moment.
La Chine a intensifié l'ouverture de ses marchés de capitaux après son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC)en décembre 2001. Le gouvernement a également incité les maisons de courtage locales à rechercher des partenaires à l'étranger pour aider à renforcer une industrie fragilisée par de nombreuses pertes, des scandales de corruption et une mauvaise gestion.
Depuis lors, les maisons de courtage du pays ont vu les valeurs mobilières en nette progression, en plein boom économique de la nation, ce qui a poussé les marchés boursiers et les volumes de transactions ont grimpé à Shanghai et à Shenzhen.
En Chine, une nouvelle réglementation actuellement à l’étude sur les valeurs mobilières, pourrait permettre aux banques d’appliquer pour des licences de courtage, un remaniement imminent des entreprises de valeurs mobilières locales, au nombre de 120 en 2014, longtemps protégées par des restrictions gouvernementales sur les nouveaux entrants.
«Le meilleur moyen d'accélérer la réforme quant au marché des capitaux est de permettre plus d’investissements étrangers», ont indiqué les autorités. «Cela prendra un certain temps avant que les acteurs d'outre-mer changent la donne du marché, donc la menace pour les entreprises locales n’est pas pas pour tout de suite».
La réglementation des valeurs mobilières de la nation pourrait prendre en compte la durée de fonctionnement en Chine d'une société étrangère pour décider d’un éventuel élargissement du cadre de ses activités, selon plusieurs sources.
Une mesure qui profiterait notamment aux groupes Goldman Sachs et UBS AG, les deux plus anciennes coentreprises dans le pays.
En 2004, Goldman Sachs a obtenu l'autorisation de créer une joint-venture avec la Beijing GaoHua Securities Co, mise en place par le banquier chinois Fang Fenglei.
Depuis la levée fin 2007 de l'interdiction temporaire sur les coentreprises à capitaux étrangers, JPMorgan Chase & Co, Morgan Stanley, Credit Suisse Group AG, Deutsche Bank AG et Citigroup Inc ont pu pénétrer le marché.
En mai 2012, la Chine a permis aux structures financières étrangères d’augmenter leur participation dans des sociétés de valeurs mobilières pour un plafond de 49%, contre 33% précédemment.