Un responsable chinois des finances critique les "influences idéologiques" des agences de notation

Le vice-ministre chinois des Finances a accusé des agences de notation internationales de fonder leurs notes sur des "influences idéologiques" et les a exhortées à "traiter les économies émergentes de manière équitable et impartiale", après que Moody's a abaissé sa perspective sur les obligations souveraines chinoises.

"La décision [de Moody's] illustre un manque de clairvoyance et de vision, et la pratique prouvera qu'il s'agit d'une erreur, car il ne faut pas faire de jugements sur la Chine en se fondant sur des perspectives occidentalisées", a déclaré vendredi Zhu Guangyao, en marge de la session parlementaire annuelle de la Chine.

Moody's a annoncé mercredi avoir abaissé sa perspective sur les obligations souveraines de la Chine de stable à négative, citant l'affaiblissement potentiel de la force budgétaire du pays, la diminution de ses réserves de changes et l'incertitude quant à ses priorités politiques.

Selon les données officielles chinoises, le déficit budgétaire du pays en 2015 a représenté 2,3% de son PIB, et de nombreuses institutions internationales pensent que le déficit d'un pays ne doit pas dépasser 3% de son PIB. Le ministre chinois des Finances, Lou Jiwei, a estimé fin février que le pays disposait d'une marge pour élargir sa politique budgétaire et a prédit un déficit budgétaire accru cette année.

Selon M. Zhu, ce "seuil d'alerte" de 3% ne doit pas être considéré comme une norme uniforme et est principalement applicable aux membres de l'Union européenne.

Ce seuil doit varier en fonction des conditions nationales de chaque pays, a-t-il poursuivi.

Il prévoit que les recettes budgétaires chinoises diminueront légèrement à la suite de la réduction d'impôts et de taxes, notant que le pays traitera les possibles déséquilibres budgétaires en augmentant le déficit de manière modérée et sur une base temporaire.

Cependant, dans une perspective à moyen ou long terme, la réforme structurelle du côté de l'offre doit générer de nouvelles forces motrices pour l'économie chinoise, stimulant ainsi les recettes budgétaires, a-t-il indiqué.