Dernière mise à jour à 08h42 le 12/06
En dépit de la hausse du coût de la main-d'œuvre en Chine, la qualité de la logistique et de l'infrastructure lui confère une forte attractivité, c'est ce qu'a déclaré Michael Sieber, PDG du producteur allemand de jouets Simba Dickie Group, lors d'une récente interview accordée à Xinhua.
"Malgré le coût élevé de la main-d'œuvre chinoise par rapport à l'Asie du Sud-Est, voire à certains pays de l'Europe de l'Est, l'attractivité de la Chine réside dans le fait qu'on ne trouve cette logistique, ni cette infrastructure nulle part ailleurs", a indiqué le patron du géant du secteur en Europe.
LES AVANTAGES DE L'INDUSTRIE DES JOUETS CHINOIS
La Chine est le principal pays fournisseur des pièces de jouets de Simba Dickie, a noté Michael Sieber, rappelant que son groupe a commencé à nouer un partenariat avec des fabricants chinois il y a 20 à 30 ans.
Grand connaisseur du marché des jouets en Chine, M. Sieber a énuméré des avantages compétitifs de l'industrie des jouets chinois.
"Je ne vois aucun site ou installation similaire, ni au nord-est de l'Asie comme en Indonésie, en Malaisie, au Vietnam, au Bangladesh, ni en Afrique ou en Europe de l'Est, où la moyenne des salaires est encore plus basse", a-t-il fait remarquer.
"Il y a de fantastiques réseaux et infrastructures à Shenzhen, Dongguan et Shantou. Vous pouvez y trouver n'importe quel composant et les ports pour les expéditions sont très proches", a dit le PDG de la société allemande.
Pour sa part, Yuan Ling, PDG du Simba Le-root, partenaire exclusif de Simba Dickie en Chine, a indiqué que le potentiel du marché chinois de jouets est très important.
"Notre marché chinois s'est constamment développé avec près de 30% de croissance chaque année. Au premier trimestre 2016, notre chiffre d'affaires a progressé de 214% par rapport à la même période en 2015", a expliqué Mme. Yuan, avant d'ajouter que de plus en plus de parents chinois commencent à acheter des jouets de qualité pour leur deuxième bébé, grâce à la nouvelle politique démographique du pays.
L'AVENIR AXE SUR L'INNOVATION ET LA QUALITE
Pour le patron allemand, le marché des jouets de la Chine est un vaste terrain qui dispose de ses caractéristiques et savoir-faire distincts. A la différence de l'Europe, qui dipose de magasins historiques et spécialisés du secteur, la Chine s'appuie plutôt sur la vente au détail en ligne.
Il s'est dit impressionné par la performance des fabricants chinois, qui apprennent très vite et s'adaptent bien aux standards de qualité internationaux. De plus, ceux-ci ne se contentent plus d'imiter simplement les produits européens, et avancent vers un développement axé sur des produits donnant droit à leurs propres brevets, a-t-il affirmé.
En outre, M. Sieber a mis l'accent sur le contrôle de qualité pour garantir la confiance dans la marque.
"Il faut être prêt à beaucoup investir car c'est un élément qui s'acquiert sur le long terme. Une fois que la confiance en la qualité est établie, le fabricant amortira les perturbations quant à sa position sur le marché à court terme", a-t-il noté.
"Les fabricants chinois devraient faire davantage attention à leurs productions industrielles, en se concentrant sur leur expertise et en étant constants sur le contrôle de la qualité" pour l'avenir de leur industrie, a suggéré M. Sieber.
Pour garantir un produit de qualité, il a souligné qu'il ne faut pas uniquement considérer les coûts lorsqu'on choisit les fournisseurs, et que l'entreprise doit disposer d'un bon contrôle de qualité dans son organisation interne.
LE POTENTIEL DU MARCHE DES JEUX TRADITIONNELS
Concernant la tendance globale de l'industrie du jouet, Michael Sieber a jugé que les jeux électroniques ne pourraient jamais remplacer totalement les jeux traditionnels, et qu"'en Europe, le marché du jouet traditionnel s'est développé au cours des dernières années".
Pour lui, l'arrivée de l'ère de l'électronique a certes heurté le développement des jouets traditionnels, mais pas au point que cela puisse complètement changer la donne.
Prenant l'Europe comme exemple, il a expliqué que les parents n'aiment pas que leurs enfants passent des heures en face de leurs ordinateurs ou avec leurs téléphones portables. De surcroît, les jeux de société restent généralement appréciés, notamment par les 25 à 35 ans.
Michael Sieber plaide pour le caractère interactif de ces jeux, qui permettent beaucoup plus de communications et de développer des qualités sportives pour les jeux en plein air. "Au moins, l'avenir des jeux traditionnels s'annonce toujours radieux en Europe."