Dernière mise à jour à 08h57 le 16/06
(Photo d'archives) |
La Norvège semble bien partie sur une voie anti-voiture. Après avoir annoncé un plan visant à interdire les voitures du centre-ville d'Oslo en 2019, elle chercherait maintenant à réduire les ventes de voitures à essence à zéro en 2025. Il ne s'agit pas à vrai dire d'une interdiction pure et simple des véhicules à moteur à essence, tout au moins pour l'instant, mais d'un plan qui vise plutôt à rendre les alternatives beaucoup plus attrayantes et beaucoup plus difficile d'avoir un véhicule à essence.
Comme de nombreux pays européens, la Norvège est gouverné par un gouvernement de coalition plutôt confus. La semaine dernière, le Parti du Progrès a annoncé que la Norvège allait interdire les ventes de voitures à essence d'ici à 2025, et cela a été interprété par beaucoup, y compris Elon Musk, et le journal norvégien Dagens Næringsliv, comme un fait accompli. Mais des articles ultérieurs ont souligné que si les partis norvégiens inclinant vers le gauche ont confirmé cette rumeur, les partis d'extrême droite l'ont eux démenti.
La vérité est donc qu'il n'y aura pas d'interdiction en l'état, mais une série de mesures destinées à rendre la possession et la conduite de vieux véhicules énergivores beaucoup plus difficiles, tout en favorisant des véhicules zéro-émissions à leur place. La Norvège fait déjà la promotion de méthodes alternatives de transport, avec des plans de plusieurs milliards de Dollars pour un nouveau réseau d'autoroutes cyclables et l'interdiction des voitures dans le centre-ville d'Oslo. Avec l'aggravation de la pollution atmosphérique et les embouteillages dans les grandes villes, il semble que la meilleure façon de résoudre ce problème est de se débarrasser des centaines de millions de voitures qui y circulent, brûlent du pétrole et en envoient les terribles résultats dans l'air. Londres investit dans les véhicules de livraison électriques, et Paris va interdire aux vieilles voitures d'entrer dans la ville en semaine.
La clé pour débarrasser nos villes de voitures reste néanmoins de pouvoir fournir des solutions de rechange abondantes, et de rendre l'usage de la voiture aussi « douloureux » que possible. Les gens ont encore besoin de se déplacer, et se contenter d'interdire les voitures les empêchera de circuler. Ayant cela à l'esprit, la Norvège semble avoir un plan plutôt global à proposer : « L'objectif sera soutenu par une série d'efforts (taxes, subventions, stations de recharge, infrastructures d'hydrogène, taxes différenciées aux heures de pointe, etc.) pour maintenir un haut débit dans la transition », a dit Anders Bjartnes, rédacteur en chef de Norsk Klimastiftelse, le média de la Fondation norvégienne du climat. Est-ce que la Norvège sera le premier pays à rouler sans essence ? Si oui, cela ne manquerait pas de sel : la Norvège est l'un des producteurs de pétrole les plus importants du monde, et le plus grand producteur d'Europe !