Dernière mise à jour à 08h46 le 29/07

Page d'accueil>>Economie

La banque des BRICS est essentielle pour briser la mainmise du dollar américain

Xinhua | 29.07.2016 08h43

La Nouvelle banque de développement (NBD) créée par les pays des BRICS, à savoir le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud, aidera à briser la mainmise du dollar américain sur le commerce mondial, a annoncé un expert brésilien.

"L'établissement de la NBD fait partie d'un désir de fournir de l'aide aux pays touchés par la crise sans qu'ils aient à se tourner vers la Banque mondiale ou le FMI (Fonds monétaire international)", a indiqué Bruno Martarello de Conti, professeur d'économie et expert des BRICS à l'Université d'Etat de Campinas, à Sao Paulo, dans une récente interview accordée à Xinhua.

Le 21 juillet 2015, la NBD a officiellement été ouverte à Shanghai avec pour objectifs principaux de se concentrer sur des projets dans les infrastructures et le développement durable.

"Les institutions multilatérales créées après la Seconde Guerre mondiale ont toutes été centrées sur le dollar américain. Le FMI fait des prêts en dollar américain, et ils doivent être remboursés dans la même monnaie. Entre 80% et 90% du commerce international est réalisé en dollar américain", a déclaré l'expert.

"Par conséquent, les pays des BRICS et la NBD peuvent tenter de faire des opérations dans leurs propres monnaies, comme le renminbi (chinois) ou le real (brésilien). Cela favorisera l'utilisation d'autres monnaies, ce qui est important pour le système monétaire international", a-t-il ajouté.

Un autre aspect intéressant est que les pays des BRICS sont prêts à partager une partie de leurs réserves internationales pour s'entraider dans les moments difficiles, a indiqué M. de Conti, se référant à l'Accord de fonds de réserve (Contingent Reserve Arrangement), qui est une réserve d'une valeur de 100 milliards de dollars destinée à des mesures de liquidité et de protection contre la crise.

"Quand l'un d'entre eux est en crise, ils auront accès à ces réserves au lieu de demander un crédit au FMI, qui impose de nombreuses contraintes. Nous pouvons définir nos propres critères pour le partage de ces réserves, sans dépendre du FMI", a-t-il expliqué.

Selon l'expert, le potentiel de la NBD ne se limite pas aux cinq pays des BRICS. "L'idée est d'inviter d'autres pays d'Amérique latine, d'Afrique et même la Grèce à rejoindre la NBD. Tous les pays en périphérie peuvent considérer la NBD comme une source importante de fonds, en parallèle de la Banque mondiale".

En outre, une collaboration plus étroite au sein des pays des BRICS peut resserrer les liens entre ses membres, a affirmé l'expert, prenant en exemple la coopération entre la Chine et le Brésil.

"Les investissements chinois sont très importants pour le Brésil, car cela peut être une source de demande pour la reprise de notre économie", a-t-il indiqué, appelant les deux pays à travailler ensemble dans le domaine des infrastructures.

"Par exemple, la Chine importe beaucoup de soja du Brésil, mais les cultures sont principalement dans les Etats de Goias et de Mato Grosso, dans le centre-ouest du pays. Ces Etats sont loin des ports, et les pousses de soja doivent être transportées aux ports par camions, ce qui les rend plus chères pour les Chinois", a-t-il fait savoir, ajoutant : "La construction d'un chemin de fer serait bonne tant pour le Brésil que pour la Chine, car cela pourrait aider à réduire les frais d'importations".

Martarello de Conti a déclaré que la NBD pourrait être une source de financement importante pour les infrastructures au Brésil, indiquant que "nous avons la Banque brésilienne de développement, qui est importante, mais qui a ses limites. La NBD pourrait être essentielle pour notre développement".

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
Partez cet article sur :
  • Votre pseudo
  •     

Conseils de la rédaction :