Dernière mise à jour à 08h36 le 22/03
Une économie chinoise ralentie mais plus durable sera bonne pour la Chine et meilleure pour le reste du monde.
L'économie mondiale se trouve dans un piège de faible croissance depuis cinq ans, comme les déficits de croissance persistants pèsent sur les perspectives de futur rendement et que les écarts de productivité grandissants ont contribué à la montée des inégalités.
En visite à Beijing le week-end dernier, Gabriela Ramos, directrice de cabinet du secrétaire général de l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), a expliqué que les problèmes auxquels fait face l'économie mondiale étaient particulièrement épineux et au-delà de ses attentes.
La Chine a abaissé son objectif de croissance pour 2017 à environ 6,5%, le niveau le plus bas depuis plus de deux décennies, qualifié de "réaliste et conforme aux principes économiques".
La stabilité socio-politique et le dynamisme économique de la Chine se poursuivront car la trajectoire de croissance ralentie mais plus durable est soutenue par les efforts constants visant à résoudre les problèmes structurels.
La Chine, autrefois considérée comme "le royaume des vélos", honore sa réputation et compte aujourd'hui plus de deux millions de nouveaux vélos aux couleurs vives sur les routes, en location dans les villes via des applications mobiles et utilisant la localisation par GPS.
Il n'est pas étonnant que la Chine se soit hissée au premier rang de partage des vélos étant donné le nombre d'utilisateurs, et cette tendance actuelle rassemble tous les éléments clés du nouveau modèle de croissance de la Chine : la technologie d'Internet, un marché énorme et le respect de l'environnement.
Le nouveau modèle chinois est étayé par son émergence comme fabricant de robots et de drones de pointe au lieu des marchandises et jouets en plastique de mauvaise qualité.
Avec de grandes dépenses du gouvernement dans la recherche et développement et les ressources humaines, la Chine modernise la chaîne de valeur mondiale, en construisant des forces positives durant la transition d'une croissance ralentie vers une croissance durable.
La croissance économique de la Chine ne se fait pas au détriment d'autres pays, mais est fondée sur la prospérité partagée avec le reste du monde.
Dans le contexte de ralentissement économique mondial, Michael Spence, lauréat du Prix Nobel d'économie, qualifie la Chine de "seul moteur le plus important de la croissance de l'économie mondiale".
Le constructeur automobile américain Tesla est fier de son succès en Chine. Ses ventes ont doublé par rapport à ses débuts il y a trois ans quand le producteur d'automobiles électriques s'est installé en Chine. Ce pays est aujourd'hui le marché le plus important et qui connaît la croissance la plus rapide pour Tesla.
En outre, Apple compte ouvrir deux centres de recherche et développement supplémentaires à Shanghai et à Suzhou suite à son succès obtenu à Beijing et à Shenzhen. "Regardez tout ce talent en Chine, c'est merveilleux...Nous souhaitons élargir notre coopération avec la Chine de manière approfondie", a déclaré le PDG d'Apple, Tim Cook.
Durant les cinq prochaines années, la Chine importera des produits d'une valeur d'environ 8.000 milliards de dollars. Les investissements entrants et sortants devraient atteindre respectivement 600 milliards et 750 milliards de dollars.
Peu importe la montée du populisme, du conservatisme ou du protectionnisme, la Chine a ouvert sa porte au monde et la porte s'ouvrira davantage.
Alors que la Chine reste prudente, des organisations internationales ont actualisé leurs prévisions. Le FMI et L'OCDE ont relevé leurs estimations sur la croissance de la Chine à 6,5% pour 2017.
Ces organisations ont néanmoins averti de problèmes plus profonds si des dettes et des irrégularités financières restent incontrôlées. Cependant, la nouvelle stratégie de la Chine donne les moyens au pays de traiter ces risques..