Dernière mise à jour à 16h40 le 16/03
Les ministres du Commerce des Etats-Unis et de onze autres pays côtiers du Pacifique participent à une conférence de presse après avoir négocié le partenariat transpacifique (TPP), après l'entente commerciale d'Atlanta, aux USA, le 5 octobre 2015. [Photo/Xinhua] |
Vendredi dernier, le ministère des Affaires étrangères a indiqué que la Chine envisageait d'envoyer une délégation pour participer au dialogue de l'Alliance Pacifique au Chili, qui sera également suivi par les pays qui ont signé l'accord de partenariat transpacifique. L'annonce a été mal interprétée par certains médias qui ont rapporté que «la Chine se préparait à rejoindre le TPP», suscitant une vive polémique dans le pays et à l'étranger. Le ministère a finalement mis un terme à cette confusion.
Même si le représentant spécial de la Chine pour les affaires latino-américaines, Yin Hengmin, vient de participer au dialogue de deux jours au Chili, cela ne veut pas dire que la Chine va rejoindre structure.
L'Alliance Pacifique est une organisation économique régionale établie par le Chili, le Pérou, le Mexique et la Colombie en 2011. Le Chili, à la tête cette année de la présidence tournante, a invité les pays signataires du TPP, ainsi que la Chine et la République de Corée à assister à la réunion, pour plus d'opportunités et relever les défis de l'intégration de la région Asie-Pacifique.
La Chine n'est pas opposée à un tel accord. Mais depuis qu'il n'est plus conforme à ses intérêts, les chances de la nation de rejoindre cette entité se sont éloignées. Qu'une alliance économique de quatre pays puisse se développer ainsi est un témoignage du succès diplomatique du Chili, et l'échec du TPP pour influencer les pays signataires. La présence de la Chine lors de la réunion montre son soutien constant à l'échelle régionale à l'intégration économique de la région Asie-Pacifique.
Même après retrait des USA (à l'origine du partenariat), la position de la Chine sur l'accord économique transpacifique n'a pas changé malgré la volonté de certains pays comme l'Australie de voir la Chine combler le vide laissé par les Etats-Unis. Le TPP étant loin derrière l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce ou l'Organisation mondiale du commerce (OMC) concernant les champs d'application.
La Chine a commencé à travailler sur la possibilité d'adhérer au General Agreement on Tariffs and Trade (GATT) après la visite de l'ancien président américain Richard Nixon à Beijing en 1972. Poursuivant ses efforts pour rejoindre le GATT/OMC au cours des années 80 et 90, et devenant finalement membre de l'OMC en 2001, élargissant sa portée au niveau de l'économie mondiale.
En comparaison, le partenariat transpacifique est seulement un accord économique régional et le nombre de ses pays signataires représentent une simple fraction de l'Organisation mondiale du Commerce. Et en raison du retrait des Etats-Unis», l'écart entre le TPP et l'OMC s'est encore élargi.
La Chine est déjà le plus grand exportateur mondial et le deuxième plus grand importateur de la planète, et ne peut s'attendre à gagner beaucoup en rejoignant le TPP. De plus, il ne n'agit pas d'un accord de libre-échange de haut niveau, comme certains experts américains veulent le faire croire, car plusieurs points sont en violation avec les règles économiques de base.
Le TPP est un exemple typique des nombreuses règles et ententes commerciales internationales dominées par les pays occidentaux. Reflétant les «valeurs» occidentales au détriment de l'équité économique.
Le retrait de l'administration Trump de ce partenariat, de ses plans pour faciliter les contrôles internes, et desserrer la supervision financière et l'assurance de soins médicaux sont autant de signes montrant que l'économie américaine est là pour lutter contre les restrictions.
L'auteur de cet article est un chercheur de l'Institut international du commerce et de la coopération économique du ministère chinois du Commerce.