Dernière mise à jour à 10h53 le 16/03
Lors d'un débat du Conseil de sécurité consacré à la traite des personnes dans les situations de conflits, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a souligné mercredi la nécessité de s'attaquer aux vulnérabilités sous-jacentes qui alimentent ce fléau, en autonomisant les femmes par le biais de l'éducation, en respectant les droits des minorités et en établissant des canaux de migration sûrs et licites.
"Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), 21 millions de personnes seraient victimes du travail forcé et d'une exploitation extrême, générant chaque année 150 milliards de dollars de profits", a déclaré le secrétaire général, rappelant que la traite d'êtres humains touche aujourd'hui 106 pays. "Les femmes et les filles en particulier sont ciblées encore et encore", a-t-il précisé, insistant sur les multiples formes que prend la traite d'êtres humains, dont la prostitution forcée, les mariages forcés et l'esclavage sexuel ou encore le trafic d'organes.
Indiquant que les situations de conflit armé étaient un terreau fertile pour la traite des personnes, M. Guterres a rappelé que l'organisation terroriste de l'Etat islamique (EI) avait organisé de véritables marchés aux esclaves et que Boko Haram avait argué que l'esclavage était licite.
M. Guterres a indiqué qu'un cadre juridique robuste était d'ores et déjà en place. La Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et ses protocoles comprennent la première définition du crime de traite des personnes et constituent un cadre pour le combattre et le prévenir de manière efficace, a estimé le secrétaire général. "En vertu du statut de Rome, l'esclavage pourrait constituer un crime contre l'humanité", a-t-il dit.
"Le Programme de développement durable à l'horizon 2030 peut également nous aider à briser les chaînes de l'exploitation", a ajouté le secrétaire général, en rappelant que trois objectifs de développement durable visaient à remédier à la traite des personnes.
M. Guterres a assuré que l'ONU était déterminée à non seulement soutenir les victimes, mais à intégrer leurs voix et leurs vues lors de l'élaboration et de la mise en œuvre des actions contre la traite des êtres humains. "Alors que nous vivons un temps de division dans de nombreux domaines, la lutte contre la traite d'êtres humains doit nous unir", a-t-il conclu.