Dernière mise à jour à 14h00 le 27/03
L'appel du Président Xi Jinping à une mondialisation inclusive et durable a reçu une reconnaissance et un soutien internationaux au Forum de Boao pour l'Asie, les participants ayant convenu qu'une plus grande inclusivité et une plus grande équité sont nécessaires pour assurer des avantages communs et une prospérité commune.
Les dirigeants politiques, universitaires et entrepreneurs chinois et étrangers qui ont participé au Forum ont reconnu le rôle de la Chine non seulement dans la défense de la mondialisation, mais aussi dans la mobilisation des efforts coordonnés pour résoudre les problèmes et corriger les défauts du système économique mondial. Le Forum s'est terminé dimanche.
Dans une lettre, Xi Jinping a appelé les participants au Forum à mettre en commun leur sagesse pour résoudre les problèmes majeurs auxquels sont confrontées les économies mondiales et régionales et pour encourager un processus de mondialisation plus dynamique, inclusif et durable.
Xi Jinping a par ailleurs déclaré que le thème du Forum -« Mondialisation et libre échange : les perspectives asiatiques »- reflétait la vive attention accordée à la question par la communauté internationale, en particulier en Asie.
Le Président chinois a également salué le rôle du forum dans la construction d'un consensus asiatique, la promotion de la coopération asiatique et la modernisation de l'influence asiatique depuis sa création il y a 16 ans.
Dans son discours d'ouverture, le vice-premier ministre Zhang Gaoli a de son côté souligné que les pays asiatiques devraient promouvoir collectivement une mondialisation plus inclusive, favoriser un développement équilibré et équitable et réformer la gouvernance économique mondiale.
Les déclarations des participants au Forum ont montré que la mondialisation est une tendance inévitable et un résultat naturel des percées scientifiques et des progrès technologiques qui ont permis à de nombreux pays de réaliser des progrès économiques et sociaux substantiels. Ils ont néanmoins souligné des problèmes urgents, comme les inégalités accrues et la fragmentation du commerce mondial, qui ne devraient pas être négligés alors que le commerce et l'investissement sont libéralisés.
Dans une déclaration commune, les membres du Forum ont déclaré que revenir sur la mondialisation ne saurait résoudre les problèmes et pourrait même créer de nouveaux défis pour la croissance mondiale. Ils ont par ailleurs convenu que le monde doit s'adapter à la tendance à la mondialisation et réformer la gouvernance mondiale.
L'ancien premier ministre français Jean-Pierre Raffarin a pour sa part déclaré que le multilatéralisme devrait accroître l'inclusivité de la mondialisation, en avertissant que des interactions bilatérales « toujours croissantes » pourraient provoquer des déséquilibres commerciaux.
« Nous voyons la tendance de certains pays à contourner les systèmes multilatéraux comme les Nations Unies. Si nous voulons assurer l'inclusivité de la mondialisation, nous avons besoin d'arrangements multilatéraux et que tous les participants s'assoient ensemble à la même table », a-t-il dit.
Hans-Paul Burkner, président du Boston Consulting Group, une société américaine basée aux Etats-Unis, a de son côté déclaré que la mondialisation a profité à la majorité des gens dans le monde et que les pays devraient travailler ensemble pour promouvoir le commerce équitable et relever les défis liés à la mondialisation.
« Au fur et à mesure que nous progressons, avec la montée des tensions et des mesures protectionnistes, nous devons continuer à nous ouvrir et encourager l'échange équitable de biens et de services comme le Président Xi l'a également mentionné ... et pour s'assurer que ce soit gagnant-gagnant », a-t-il dit.
Tout en reconnaissant le rôle positif de la mondialisation, le Premier ministre népalais Pushpa Kamal Dahal a quant à lui noté que les déséquilibres dans ses avantages sont mis en évidence par l'expression, dans certains pays, de personnes se sentant marginalisées, soulignant que l'Asie est une région idéale pour mener la prochaine phase de la mondialisation et que les efforts futurs devraient se concentrer sur le renforcement de l'inclusivité pour éviter de diviser les gens en gagnants et perdants.
Les participants au Forum ont également déclaré que l'intensification des réformes structurelles intérieures, la facilitation de l'innovation pour créer de nouvelles entreprises et de nouveaux emplois et la prise de mesures efficaces pour faire face au coût du libre-échange aideront à résoudre les problèmes dans notre monde globalisé.
Selon Jin Liqun, président de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (AIIB), accuser la mondialisation n'est en faveur des intérêts de personne, et les gouvernements devraient plutôt améliorer leurs politiques sociales et économiques pour faire face aux inconvénients de la mondialisation, comme la perte d'emplois dans certains secteurs.
L'ancien secrétaire américain au commerce Carlos Gutierrez a pour sa part souligné que les gouvernements devraient se concentrer sur les préparations pour le développement rapide de la robotique et l'automatisation plutôt que d'accuser la mondialisation d'être une cause du chômage.
« La plus grande menace pour l'avenir n'est pas le commerce et la mondialisation, mais la robotique, car des millions d'emplois pourraient être perdus à cause d'elle ... Les gouvernements devraient recycler les personnes qui perdent leur emploi afin qu'elles puissent acquérir de nouvelles compétences qui seront utiles dans l'avenir », a-t-il ainsi dit.