Dernière mise à jour à 16h55 le 26/03
Malgré de fortes mises en garde venues de toutes parts, le Président américain Donald Trump a incité à une guerre commerciale en signant le 22 mars un mémorandum qui pourrait imposer des droits de douane allant jusqu'à 60 milliards de dollars sur les importations chinoises, ainsi que des restrictions sur les investissements chinois aux États-Unis.
Le mémorandum est basé sur ce qu'on appelle une « enquête de la Section 301 » sur les pratiques présumées de la Chine en matière de propriété intellectuelle et de transfert de technologies, lancée par l'administration Trump en août 2017.
Ce que les États-Unis ont fait, au mépris de la protection renforcée de la Chine en faveur des droits de propriété intellectuelle, des règles de l'OMC et des appels des milieux d'affaires, est un acte typique d'unilatéralisme et de protectionnisme commercial.
Aujourd'hui, le monde entier est en train de dire non à cette décision déraisonnable car elle nuit à la stabilité des relations économiques et commerciales sino-américaines, sape l'ordre commercial mondial et compromet la reprise de l'économie mondiale.
Ce que la partie américaine mérite pour son imprudente initiative, c'est une réaction énergique. En aucun cas, la Chine ne restera inactive et ne permettra à quiconque de saper ses droits et intérêts légitimes.
Ainsi, dès le 23 mars, le ministère chinois du Commerce a annoncé qu'il envisageait d'imposer des droits plus élevés sur certains produits américains importés, d'une valeur d'environ 3 milliards de dollars, afin d'équilibrer les pertes causées par les droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium.
Selon l'annonce, ces mesures, ou la suspension des concessions tarifaires, cibleront 128 produits américains, notamment la viande de porc, le vin et les tubes en acier sans soudure.
Il n'est nullement dans l'intention de la Chine de se lancer dans une guerre commerciale avec qui que ce soit, mais si cela doit arriver, elle n'en aura jamais peur. La Chine est tout à fait prête à défendre fermement ses intérêts légitimes et a également la confiance et la capacité de faire face à tous les défis.
Il faut bien comprendre que, si les liens économiques et commerciaux entre les deux pays finissent par être mis en danger en raison des propres actions volontaires des États-Unis, ceux-ci devront en assumer toutes les conséquences.
En tant que moteur majeur d'une économie mondiale ouverte et contribuant à la libéralisation du commerce, la Chine, même lorsqu'elle est confrontée à une provocation délibérée des États-Unis, fait beaucoup d'efforts, fait preuve d'une grande sincérité et fait des suggestions raisonnables, sur la base d'un principe de respect mutuel et de coopération gagnant-gagnant.
Cependant, Washington semble pencher pour un choix hâtif et arbitraire, ce qui entraînera certainement un retour de flamme de la part de la Chine pour sauvegarder ses intérêts légitimes.
Il y a manifestement, aux États-Unis, une force politique qui a complètement fermé les yeux sur les intérêts des entreprises et des consommateurs américains, insistant sur le fait que cela pouvait être « une part de gâteau permettant à leur pays de gagner la guerre commerciale ».
Les universitaires, les milieux d'affaires, les organisations sociales et le public américain ont fortement contesté ces arguments, estimant que la décision unilatérale de l'administration Trump ne sera d'aucune utilité pour régler les problèmes du commerce sino-américain, mais que, bien au contraire, elle nuira aux États-Unis, puisque ce sont les consommateurs et les détaillants qui paieront américains finalement la facture pour la réaction en chaîne déclenchée par ce plan de renforcement des droits de douane.
Une guerre commerciale risque non seulement de faire baisser l'emploi aux États-Unis et de perturber leur secteur manufacturier, mais aussi d'ajouter des incertitudes au marché et de coûter cher aux exportateurs américains.
Ces derniers jours, cette initiative téméraire, mais complaisante des États-Unis, a attiré l'attention du monde entier. Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du G20, lors de leur réunion ministérielle qui s'est récemment conclue, ont exprimé des inquiétudes sur le fait que cette dernière décision des États-Unis risque de déclencher une guerre commerciale mondiale et d'entraver la croissance économique dans le monde entier.
« Prises ensemble, les actions de M. Trump démontrent sa volonté de se détourner d'un mouvement de plusieurs décennies vers des marchés ouverts et des économies mondiales intégrées en faveur d'une approche protectionniste plus stricte qui érige des barrières autour d'une Forteresse Amérique », a commenté le New York Times dans un article récent.
De son côté, le marché financier a refusé toute confiance envers les mauvaises politiques et actions de la partie américaine, les indices boursiers américains ayant chuté suite à la signature du mémorandum.
Il est prévisible que la dernière initiative des États-Unis, contraire aux intérêts communs de tous les pays, posera une série de menaces à l'ordre commercial mondial et à l'économie mondiale.
D'une part, les actions irresponsables des États-Unis ont ébranlé les attentes et la confiance du marché, et on en trouve la preuve dans la liquidation des marchés boursiers australiens et des pays asiatiques. D'un autre côté, sa déviation du multilatéralisme constituera une menace pour la gouvernance économique mondiale.
Quand on prend en compte les liens économiques et commerciaux entre la Chine et les États-Unis ainsi que le paysage mondial, on voit bien que le protectionnisme commercial préconisé par les États-Unis n'apporte que des dommages et ne sera jamais accepté par le monde. Ceux qui soulèvent un rocher pour attaquer les autres n'auront pour seul résultat que de voir finalement leurs propres orteils écrasés sous lui.
C'est pourquoi la Chine exhorte les États-Unis à revenir sur cette initiative avant qu'il ne soit trop tard et à prendre une décision prudente et réfléchie, afin d'éviter que les relations économiques et commerciales bilatérales, le commerce mondial et l'économie mondiale entrent en crise.
Zhong Sheng, du Quotidien du Peuple