Une PME belge explique pourquoi la CIIE est importante pour elle

La première édition de l'Exposition internationale des importations de Chine (CIIE) s'est clôturée le 10 novembre sur un résultat extraordinaire : des contrats conclus pour une valeur totale de 57,8 milliards de dollars. Rien d'étonnant si nombre d'exposants ont émis le souhait de revenir l'année prochaine, à l'instar de la société belge Venyo.

Une délégation belge conduite par le vice-Premier ministre Kris Peeters et une vingtaine d'entreprises ont participé à la CIIE à Shanghai. Parmi elles, Venyo, une petite société wallonne, n'a signé aucun contrat, mais Frédéric Baldan, son consultant en charge de la coopération avec la Chine, a déclaré que ce déplacement avait été très important.

Basé à Charleroi, Venyo est spécialisée dans la fabrication de simulateurs de vol destinés aux organismes professionnels de formation aéronautique, ainsi qu'aux compagnies aériennes du monde entier pour la formation des élèves pilotes et le maintien des compétences des commandants de bord et copilotes.

Elle vient de franchir une étape clé dans l'achèvement de son entrée sur le marché chinois : une certification délivrée par l'Aviation civile chinoise (CAAC).

Bien que cette foire se soit déroulée au même moment que le salon aéronautique de Zhuhai, "nous avons tenu à y envoyer des représentants, car la CIIE était directement soutenue par le président Xi Jinping. Cela nous semblait assez exceptionnel et il était donc normal d'y être présent étant donné que l'événement visait à promouvoir la politique d'ouverture de la Chine", a confié M. Baldan, consultant depuis dix ans.

Pour celui qui a effectué environ 30 missions en Chine, la CIIE donne l'opportunité aux entreprises européennes d'acquérir de l'expérience de terrain. "Les Européens ont parfois des a priori sur la Chine qui ne correspondent pas à la réalité et cela les amène à adopter des comportements qui les empêchent de réussir leur entrée sur le marché."

M. Baldan juge donc qu'il est "de l'intérêt de tous que les Européens apprennent à découvrir la Chine et la culture chinoise ainsi que de comprendre la mentalité chinoise et le système chinois. C'est seulement de cette manière que la coopération économique sino-européenne pourra être renforcée".

"Depuis le début, notre stratégie a d'abord consisté à adapter Venyo à la culture chinoise et au système chinois avant de faire des affaires. Ce salon nous apporte l'opportunité d'avoir une expérience de terrain supplémentaire qui est différente de celles que nous avons eu sur les autres salons. Cela nous aide à mieux comprendre la Chine", a-t-il expliqué.

Pour les entreprises étrangères, il est aussi très important d'être attentif aux évolutions de la politique gouvernementale chinoise. "Par exemple, le président Xi Jinping a affiché une ferme volonté de réformer les SOE (entreprises publiques, NDLR) afin d'améliorer leur gestion. Nous proposons aujourd'hui une solution qui permettrait à plusieurs SOE du secteur de l'aviation de limiter leurs coûts tout en créant d'avantage d'emplois pour la jeunesse chinoise et en devenant plus efficace."

En Chine, Venyo propose une offre commerciale en "pay-per-use" ou "pay-by-the-hour". Directeur financier de Venyo, Grégory Bronchart se dit confiant dans la coopération future de son entreprise avec la Chine.

La CIIE s'est tenue du 5 au 10 novembre à Shanghai avec la participation de 172 pays, régions ou organisations internationales, et 3.600 entreprises.