Dernière mise à jour à 08h28 le 07/03
La croissance mondiale ralentit plus rapidement que prévu au second semestre de 2018, à environ 3% sur une base trimestrielle, et devrait ralentir encore davantage en 2019 à 3,3% et 3,4% en 2020, selon les prévisions économiques d'hiver publiées ce mercredi par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Ces prévisions sont proches de celles dévoilées en janvier dernier par le Fonds monétaire international (FMI), anticipant une croissance mondiale à 3,5% pour 2019 et 3,6% pour 2020.
La forte incertitude politique, les tensions commerciales persistantes et le déclin continu de la confiance des entreprises et des consommateurs font partie des principaux facteurs qui expliquent ce ralentissement de la croissance mondiale, selon le rapport. "Les restrictions commerciales introduites l'année dernière pèsent sur la croissance, les investissements et le niveau de vie, en particulier pour les ménages à faible revenu", est-il précisé.
Les indicateurs de confiance ont fortement ralenti dans les pays de l'OCDE en particulier dans la zone euro et le Royaume-Uni, où la croissance a déçu, et aussi en Chine, où les préoccupations subsistent quant à la l'ampleur du ralentissement, indique le rapport. Celui-ci précise que la croissance en Chine "devrait se modérer progressivement, atteignant 6,2% (-0,1 point) cette année après 6,6% en 2018, pour atteindre 6% d'ici 2020 avec l'adoption de nouvelles mesures politiques pour compenser la faiblesse des évolutions commerciales." L'OCDE souligne également qu'un "ralentissement plus marqué en Chine toucherait la croissance et les perspectives de commerce à travers le monde."
Aux Etats-Unis, la croissance du PIB devrait s'établir à environ 2,5% en 2019 et un peu plus de 2% en 2020 alors que le soutien de l'assouplissement fiscal s'estompe lentement, tandis qu'au Canada la croissance du PIB devrait se stabiliser à 2% en 2020.
Au Japon, la croissance du PIB devrait avoisiner les 0,75% en 2019 et 2020, les bénéfices élevés des entreprises et la pénurie de main-d'œuvre continuant de stimuler les investissements, mais la confiance s'est apaisée et les récentes données sur la production et les exportations ont été très faibles, a indiqué l'OCDE.
Concernant l'Union européenne, le rapport de l'OCDE indique que la croissance a fortement ralenti jusqu'en 2018 et devrait rester faible, à 1% en 2019 et 1,2% en 2020, la production industrielle ayant été particulièrement faible. Le PIB de l'Allemagne augmentera de 0,7% cette année puis de 1,1% l'an prochain, soit des baisses de 0,9 et 0,3 point par rapport aux dernières prévisions publiées à l'automne dernier.
Les économistes entrevoient une récession en Italie (-0,2%) en 2019 avant un léger regain de croissance de 0,5% en 2020. Pour la France, la croissance serait de 1,3% en 2019 (-0,3 point) tout comme en 2020 (-0,2 point). La croissance du Royaume-Uni serait impactée par le ralentissement de la zone euro et par les incertitudes liées au Brexit, avec une prévision de croissance inférieure à 1% en 2019 (+0,8%, -0,6 point) comme en 2020 (+0,9%, -0,2 point). "Une sortie désordonnée devrait augmenter considérablement les coûts pour les économies européennes", a souligné l'OCDE à propos du Brexit.
Parmi ses recommandations, l'OCDE affirme que "des actions macroéconomiques et structurelles coordonnées sont nécessaires dans la zone euro pour renforcer les incitations à investir et à surmonter le double défi de la demande molle à court terme et de la faiblesse des perspectives de croissance à long terme."
"Le dialogue multilatéral doit être intensifié pour éviter de nouvelles restrictions commerciales dommageables et pour tirer parti des possibilités de libéralisation qui pourraient profiter à toutes les économies", a précisé également le rapport, qui a ajouté "qu'une plus grande ambition de réforme structurelle est nécessaire dans toutes les économies pour améliorer les conditions de vie à moyen terme et améliorer les opportunités pour tous."