Dernière mise à jour à 10h40 le 22/05
Selon l'enquête annuelle de la Chambre de commerce en Chine de l'Union européenne publiée le 20 mai, en dépit de la pression exercée par le ralentissement des économies mondiale et chinoise, la plupart des entreprises de l'Union européenne implantées en Chine considèrent le pays comme l'une des trois premières destinations des investissements actuels et futurs.
Le questionnaire, intitulé « Enquête sur la confiance des entreprises européennes en Chine 2019 » a montré que 62% des répondants ont déclaré percevoir la Chine comme un marché hautement prioritaire, soulignant le rôle essentiel qu'elle joue dans les chaînes d'approvisionnement internationales.
De même, l'enquête, qui a rassemblé les idées d'un large éventail d'industries, notamment des secteurs des services et de la fabrication, a révélé que 56% des personnes interrogées cherchaient à développer leurs activités cette année. Ces résultats montrent que le monde des affaires n'est pas enclin à un découplage de l'Europe et de la Chine.
« La Chine reste un marché essentiel pour les entreprises européennes, dissipant la notion de découplage économique », a déclaré Mats Harborn, président de la chambre.
L'enquête a également révélé que les relations d'investissement entre l'Union européenne et la Chine recèlent un vaste potentiel inexploité. En effet, 65% des membres ont indiqué qu'ils augmenteraient probablement leurs investissements s'ils bénéficiaient d'un meilleur accès au marché chinois.
Denis Depoux, directeur du cabinet de conseil allemand Roland Berger en Asie, a de son côté souligné que pour de nombreuses entreprises européennes, développer le marché chinois ne consiste plus seulement à être proche des clients, mais également à accéder aux innovations de pointe des entrepreneurs chinois. Ceux qui ne sont pas présents en Chine risquent de prendre du retard, a-t-il ajouté.
Les investissements directs étrangers en Chine ont augmenté de 6,4% d'une année sur l'autre pour atteindre 305,24 milliards de yuans (44,38 milliards de dollars) au cours des quatre premiers mois de cette année, tandis que les investissements directs à l'étranger de l'Union européenne en Chine ont bondi de 17,7%.
L'enquête a été menée dans un climat de tensions commerciales croissantes entre les États-Unis et la Chine, a déclaré M. Depoux, ajoutant qu'il est intéressant de noter que les entreprises européennes sont plutôt attachées au marché chinois, à la fois comme base industrielle et de plus en plus comme marché de sortie.
Il a également noté que les entreprises européennes se félicitaient des mesures prises récemment pour améliorer l'accès aux marchés, avec la levée de certains plafonds en actions et la réduction de la liste négative.
Conformément aux politiques du gouvernement chinois, les limites à la propriété étrangère dans le secteur des services financiers sont passées de 49% à 51% et seront totalement éliminées en 2021.
De même, dans le secteur automobile, les plafonds de propriété dans le secteur des véhicules à énergies nouvelles ont été abrogés. Ils seront également supprimés d'ici à 2020 au plus tard pour les véhicules utilitaires et d'ici 2022 pour les voitures particulières. Les entreprises de ces secteurs peuvent désormais prendre le contrôle de coentreprises avec des partenaires nationaux ou même créer pour la première fois une entreprise à capitaux entièrement étrangers.
Attirées par la demande de la Chine qui souhaite améliorer l'efficacité de la production et de proposer des produits mondiaux, des sociétés européennes telles que la société française Schneider Electric SA, les Suisses de Nestlé SA basée à Genève, et le groupe allemand Siemens AG ont toutes annoncé de nouvelles sociétés, centres de recherche et laboratoires en Chine.
« Le centre de gravité de la Chine dans l'industrie s'éloigne de l'industrie lourde pour se tourner vers les industries et les services automatisés », a commenté Li Kai, directeur général de Schneider Smart Technology Co, créée la semaine dernière à Beijing.