Une entreprise américaine se plaint des refus de visa américain pour des employés chinois

Cabot Corporation, fabricant américain des produits chimiques de spécialité et de matériaux performants a enregistré des performances de premier plan en Chine depuis son entrée sur le marché chinois il y a 30 ans.

Au cours des dernières années, toutefois, Cabot qui a investi plus de 700 millions de dollars en Chine a rencontré un nouveau problème : la demande de visas américains de leurs employés chinois a été refusée à plusieurs reprises.

« Avant, notre personnel technique faisait quelque 20 voyages chaque année au siège à Boston pour des échanges techniques et de la formation. Ces dernières années, leur demande de visa a été refusée à plusieurs reprises sans aucune raison fournie », a dit Jeff Zhu, premier vice-président de Cabot.

« Le Consulat général des États-Unis de Shanghai nous a demandé de fournir plus de documents pour une demande de visa qu'avant. Le temps que nous les préparions, notre personnel a souvent manqué les sessions de formation à Boston », a ajouté M. Zhu qui est également président de la région Asie-Pacifique de l'entreprise.

« Ces refus de visas ont eu un impact négatif sur les opérations commerciales de Cabot », regrette M. Zhu.

Les restrictions de visas américains ont également influencé des membres du milieu universitaire chinois avec plus d'étudiants et d'universitaires qui, ces derniers mois, rencontrent des difficultés pour obtenir des visas américains. En outre, le ministère chinois de l'Éducation les a alertés sur les risques d'aller étudier aux États-Unis en citant les restrictions de visa.

En tant qu'un des premiers arrivants sur le marché chinois, Cabot possède 7 usines en propriété exclusive ou en coentreprise en Chine et a mis en place son siège en Asie-Pacifique ainsi que son centre technique à Shanghai. En 2017, son chiffre d'affaires en Chine a dépassé celui enregistré aux États-Unis pour la première fois.

Selon M. Zhu, quand les usines de Cabot en Chine avaient besoin de technologies américaines, elles payaient toujours pour le transfert ou l'utilisation des technologies, « sans une seule dette au cours de ces années ».

Par ailleurs, il a noté que les stratégies de développement de son entreprise ne seront pas influencées par les frictions commerciales initiées par les États-Unis avec la Chine.

« De nos jours, nous songeons toujours à de nouvelles opportunités d'investissements en Chine en se concentrant sur des affaires à long terme », a dit M. Zhu, « je pense que cet avis est partagé par de nombreuses entreprises étrangères en Chine. »

Néanmoins, il a ajouté que les hausses des droits de douane américains sur les produits chinois ont influencé beaucoup d'entreprises de roues et de caoutchouc, exerçant une influence négative sur la chaîne industrielle de son entreprise.

« Nous espérons que le gouvernement américain gardera son sang-froid pour négocier une solution aux frictions commerciales avec le gouvernement chinois, » a dit M. Zhu, ajoutant qu'« une guerre commerciale ne conduira qu'à un marché chaotique et plus de chômage et personne n'en tirera de profit ».