La Chine abolit les restrictions sur les coentreprises dans le secteur du pétrole et du gaz

Pour faciliter l'accès des investisseurs étrangers aux marchés, la Chine a annoncé l'ouverture de l'exploration en amont de ses ressources en pétrole et en gaz naturel en supprimant les restrictions relatives aux coentreprises dans ce secteur.

Cette mesure, qui a pris effet le 30 juillet, vise à attirer une participation étrangère sur le terrain et à faire avancer la réforme en cours des systèmes énergétiques en Chine.

Sous l'impulsion de la croissance de sa consommation d'énergie, la Chine est devenue le premier importateur mondial de pétrole brut et de gaz naturel, sa dépendance vis-à-vis du pétrole brut et du gaz naturel étrangers atteignant, selon China National Petroleum Corporation, respectivement 69,8% et 45,3% en 2018. En revanche, la production nationale de pétrole brut avait diminué pendant trois années consécutives à la fin de l'année dernière.

Commentant la situation, Lin Boqiang, directeur du Centre chinois pour la recherche en économie énergétique à l'Université de Xiamen, a déclaré que la mesure visant à faciliter les investissements étrangers dans l'exploration donnerait une impulsion à la production de pétrole et de gaz en Chine.

« La Chine possède des avantages dans les technologies d'exploration du pétrole et du gaz naturel conventionnels, mais accuse un retard par rapport à certains homologues étrangers en matière d'exploration non conventionnelle », a-t-il souligné. « Il est donc nécessaire de promouvoir la coopération internationale dans le domaine non conventionnel ».

Cette mesure est très appréciée par les grandes entreprises énergétiques étrangères qui espèrent désormais obtenir un accès plus large au marché et à plus d'opportunités en Chine.

Yang Xiaoping, président de British Petroleum (BP) (Chine), a pour sa part déclaré que cette décision dynamiserait le marché chinois de l'énergie, créerait un environnement commercial plus équitable et ouvert et accélérerait la modernisation technologique de l'exploration pétrolière et gazière du pays. « La levée des restrictions du marché pour l'exploration de gaz naturel facilitera l'utilisation des énergies propres en Chine, accélérant ainsi la transformation du pays en un modèle de développement à faible émission de carbone », a-t-il ajouté.

Zhang Xinsheng, président exécutif de Shell Companies en Chine, estime quant à lui que le géant de l'énergie et de la pétrochimie profiterait de plus d'opportunités commerciales et de plus d'options d'investissement dans les industries associées offrant un accès élargi au marché, ajoutant que Shell accordait une grande importance à ses relations de coopération avec ses partenaires chinois et continuerait à apporter ses technologies de pointe et ses capacités professionnelles en Chine.

Dans le même temps, selon M. Lin, en dépit de la pression exercée par l'afflux d'acteurs étrangers, les entreprises énergétiques chinoises sont suffisamment compétitives et la grande complémentarité des technologies entre les deux parties conduit à la coopération.

L'ouverture de l'exploration est un élément essentiel des listes négatives révisées d'accès aux marchés de l'investissement étranger, qui permettent aux investisseurs étrangers d'exploiter des activités en détenant le contrôle de la majorité ou même des entreprises détenues à 100% dans plusieurs secteurs.

Grâce à ses efforts continus pour s'ouvrir plus largement, la Chine a attiré l'année dernière un chiffre record d'investissements étrangers directs (IDE) de 138,3 milliards de dollars, allant à l'inverse de la tendance mondiale à la baisse des IDE. Au cours des cinq premiers mois de cette année, la Chine a ainsi enregistré une entrée d'IDE se montant à 54,6 milliards de dollars, en hausse de 3,7% d'une année sur l'autre.