Dernière mise à jour à 10h59 le 18/09
Les autorités de Shanghai ont émis le 16 septembre les premiers permis de toute la Chine pour effectuer des tests opérationnels de véhicules intelligents et connectés, marquant ainsi la dernière étape dans les efforts du pays pour accélérer la commercialisation de voitures autonomes.
Les permis ont été délivrés à la société chinoise SAIC Motor Group, basée à Shanghai, au constructeur automobile allemand BMW AG et au géant chinois Didi Chuxing, le géant chinois de la réservation de voiture avec chauffeur, lors de la Conférence mondiale sur les écosystèmes de véhicules autonomes 2019.
Les détenteurs de ces permis ont chacun le droit de disposer d'une flotte pouvant aller jusqu'à 50 véhicules pour effectuer des tests opérationnels dans la ville et explorer les moyens de commercialiser les technologies les plus récentes.
Un véhicule autonome du géant de l'automobile, Didi Chuxing, présenté lors de la Conférence mondiale des écosystèmes de véhicules autonomes 2019 à Shanghai. (Zhang Hengwei / China News Service)
Selon BMW, comparés aux permis d'essais sur route que Shanghai a commencé à distribuer en 2018, ces nouveaux permis augmentent les scénarios d'essais de conduite autonomes et accélèrent ainsi la transition de la recherche, du développement et des essais à l'application et à la démonstration.
Par ailleurs, conformément à la réglementation de la ville sur les véhicules intelligents et connectés publiée la semaine dernière, les titulaires de permis pourront demander à augmenter le nombre de leurs véhicules après six mois si le parc d'essais ne présente aucune infraction routière ou tout autre problème d'illégalité.
Shanghai a ouvert sa première section de route destinée aux tests de véhicules intelligents et connectés en mars 2018 et, à ce jour, la longueur totale de ces voies est de 53,6 kilomètres et couvre 1 580 scénarios différents. Au total, 11 entreprises ont reçu les autorisations des autorités de la ville.
« La Chine a les scénarios de trafic les plus compliqués au monde. La recherche et développement en conduite automatisée du groupe BMW en Chine est devenue un élément important du développement de la conduite autonome dans le monde », a déclaré le constructeur allemand dans un communiqué. BMW a mis en place des équipes de recherche et développement en conduite autonome à Shanghai et à Beijing, composées de près de 100 ingénieurs. Ils se concentrent sur le développement et la validation d'une fonction de conduite automatisée basée sur des scénarios de trafic typiques en Chine.
Zu Sijie, ingénieur en chef de SAIC Motor, a pour sa part déclaré que l'intelligence et la connectivité seraient le facteur de différenciation clé des véhicules de différentes sociétés et que SAIC a créé sa propre plate-forme pour de tels véhicules. Premier constructeur automobile chinois, SAIC a présenté son véhicule de troisième génération à la conférence, possédant des capacités de conduite autonome de niveau 4, dites « Mind-off-the-road » (« Oubliez la route »).
La société a également annoncé le 16 septembre son partenariat avec Huawei et China Mobile sur le premier programme de transport intelligent au monde basé sur la technologie 5G, qui ouvrira ses portes à Shanghai l'année prochaine.
De son côté, Didi accélère également ses efforts en matière de conduite autonome. Le géant de la réservation de voiture avec chauffeur a déclaré qu'il envisageait de commencer à utiliser des véhicules autonomes pour prendre des passagers dans le district de Jiading, à Shanghai, d'ici quelques mois. Selon Zhang Bo, le directeur général de la société, ce service permettra aux passagers qui réservent un véhicule dans le district via l'application de Didi de choisir d'être pris en charge par une voiture autonome.
Toutefois, a-t-il précisé, les voitures seront toujours dotées d'un conducteur humain, ajoutant que plus de 30 types de modèles de voitures différents seraient proposés avec un service chauffeur, et elles seront toutes équipées de capacités de conduite autonomes de niveau 4. Par ailleurs, a indiqué M. Zhang, Didi espère lancer des robots-taxis dans trois villes de Chine, Beijing, Shanghai et Shenzhen, d'ici 2020 et a l'intention de lancer le service en dehors du pays l'année prochaine.
Plus tôt ce mois-ci, Didi a annoncé avoir transformé son unité de conduite autonome en une société indépendante qui se concentrera sur la recherche et cherchera à approfondir la collaboration avec les constructeurs automobiles.
Selon la société de conseil McKinsey, la Chine pourrait devenir le plus grand marché au monde pour les véhicules autonomes, ce qui mettrait l'industrie automobile du pays sur la voie de dépassement. McKinsey estime que l'adoption massive de véhicules hautement autonomes en Chine devrait débuter vers 2027 et que ces voitures pourraient représenter 66% des passagers-kilomètres parcourus en 2040, générant des revenus de marché de 1 100 milliards de dollars provenant des services de mobilité.
Enfin, McKinsey prédit que les véhicules autonomes représenteront plus de 40% des nouveaux véhicules vendus au cours de l'année.