Dernière mise à jour à 09h18 le 11/06
Prendre économiquement ses distances avec la Chine ou s'isoler aggravera les conditions économiques et allongera le chemin conduisant au redressement, a estimé Shiro Armstrong, directeur du bureau Asie des recherches économiques à l'Université nationale australienne.
A mesure que le monde fait face à une double crise sanitaire et économique due au nouveau coronavirus, réduire l'interdépendance économique ou se découpler de l'économie chinoise nuirait à la reprise économique mondiale, a-t-il averti dans une analyse publiée dimanche sur la plateforme East Asia Forum.
Un pays qui devient plus autonome sur le plan économique en rapatriant ses chaînes d'approvisionnement accroîtrait sa vulnérabilité aux chocs, puisqu'une catastrophe naturelle ou une crise locale pourrait anéantir des industries entières, écrit-il. Selon lui, "la solution consiste à gérer les risques pesant sur les chaînes d'approvisionnement au lieu de chercher à les éviter".
Par ailleurs, "il n'y a pas de substitut à une grande économie chinoise qui est ouverte au commerce, en tant que marché ou fournisseur", étant donné que la Chine est "'l'usine du monde' bon marché et à grande échelle" disposant de davantage de chaînes d'approvisionnement à travers l'ensemble de son territoire que toute autre économie, selon M. Armstrong.
"Si elle n'avait pas pris et largement respecté ses engagements pris envers l'OMC en 2001, elle n'aurait jamais pu devenir l'économie dynamique et interconnectée au niveau mondial qu'elle est aujourd'hui", a-t-il ajouté.
Notant que certains gouvernements ont déjà agi pour réduire leur dépendance envers l'économie chinoise, l'universitaire a indiqué que "des politiques qui pourraient s'avérer efficaces dans la réduction de l'interdépendance pèseraient beaucoup plus lourdement sur les budgets nationaux et, plus important encore, sur la croissance".
"Il sera encore plus coûteux d'essayer d'entraver l'engagement économique avec la Chine lorsque les pays sortiront de la crise sanitaire et tenteront de relancer leur économie", a-t-il conclu.