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Le gouvernement syrien et l'opposition à la table des négociations ?

( le Quotidien du Peuple en ligne )

28.02.2013 à 11h38

Bien que la communauté internationale ait appelé à maintes reprises les belligérants qui s'affrontent en Syrie à mettre fin au conflit armé, de trouver une solution politique à la crise intérieure, la crise en Syrie ne montre encore aucun signe d'assouplissement, elle s'aggrave même. Cependant, le 25 février, Wallid Mouallem, ministre syrien des Affaires étrangères, en visite en Russie s'est dit être prêt à dialoguer avec l'opposition armée en Syrie, ce qui est à ce jour la proposition la plus explicite émise par le gouvernement syrien pour tenir des pourparlers avec l'opposition. Quant à l'opposition armée syrienne, si elle fait une évaluation correcte de la situation, et qu'elle pense vraiment au bien-être du peuple syrien, alors elle devrait saisir cette occasion pour donner une réponse positive à la proposition du gouvernement syrien.

A ce jour, la guerre civile en Syrie a coûté la vie à 70 000 personnes. Le nombre de réfugiés est proche de 900 000. Cependant, le peuple syrien ne voit toujours pas la sortie du tunnel et la paix. Rien que pour les seuls deux journées du 21 et 22 février, plus de 100 personnes sont mortes dans des attentats à la bombe. Le 21 février, le siège du parti au pouvoir en Syrie a fait l'objet d'une attaque à la voiture piégée, tuant 59 personnes et blessant plus de 200 autres. Et le 22 février, une série d'attaques de missiles dans la ville d'Alep a fait 58 morts et plus de 200 blessés. Cette sanglante réalité nous dit que cette guerre civile brutale ne peut plus continuer.

Selon certaines informations, le leader de l'opposition syrienne Ahmed Moaz al-Khatib a récemment rencontré secrètement des représentants du président Bachar el Assad. Bien que l'on ne connaisse pas le contenu précis de la réunion, rien que cette rencontre est en elle-même une bonne chose. Cela montre que les dirigeants des deux parties ont la volonté de faire le premier pas dans le sens de la paix. Cependant, peu importe le contenu des négociations, ce qui compte est de créer d'abord une atmosphère propice à des négociations. Cela veut dire que, tout d'abord, les deux parties doivent parvenir à un cessez-le-feu, faute de quoi aucune négociation ne sera possible. Si aujourd'hui il y a des gens encore assez naïfs pour penser que l'on peut parvenir à un changement politique par le biais de l'utilisation de la force, ils se trompent lourdement. Parce que les forces des deux parties ne semblent pas être séparées par un important déséquilibre. Et que de leur côté, la Russie et l'Iran n'ont pas renoncé à l'appui qu'ils apportent au régime syrien. Les pays épris de paix ne doivent pas utiliser la guerre brutale comme un moyen de résoudre la crise en Syrie.

En particulier, le retard pris dans le règlement de la crise syrienne donne aux terroristes d'Al-Qaïda une occasion d'exploiter la crise syrienne. Le ministre syrien des Affaires étrangères Wallid Mouallem a déclaré le 25 février que des opérations de combat majeures sont menées par la branche d'Al-Qaïda en Syrie, qui a recruté des militants venant de 28 pays pour les envoyer au combat en Syrie, y compris les militants tchétchènes. Le 15 janvier, deux roquettes ont frappé un bâtiment du campus de l'Université d'Alep, dans le Nord de la Syrie, provoquant une explosion qui a entraîné la mort de 82 personnes et en blessant 160 autres. Ce comportement a tout d'une action terroriste. Peut-on imaginer que l'armée syrienne libre ou les forces gouvernementales pourraient avoir le cœur de tirer sur des étudiants jeunes et sans défense ? Seuls des terroristes les plus inhumains et les plus cruels peuvent agir ainsi. Aussi, la seule solution est que les belligérants cessent le combat et négocient pour résoudre le problème afin d'empêcher les terroristes à réussir dans leurs sinistres projets. Car les terroristes ne veulent pas que verser le sang des jeunes étudiants, ils veulent aussi contrôler l'ensemble du territoire de la Syrie.

Certains pays ne cessent de dire qu'il faut combattre le terrorisme. Mais quand il y a des attentats terroristes, ils gardent le silence, voire empêchent le Conseil de Sécurité de l'ONU de condamner les attentats à la voiture piégée à Damas. Cela montre bien que, pour la question syrienne, il y a l'application d'une politique de « deux poids deux mesures ». Tout cela est bien éloigné de la notion d'« humanitaire » et de « droits de l'homme » qu'ils n'ont eu de cesse de proférer.

Au lieu d'organiser sans se lasser des réunions des « Amis de Syrie », les puissances occidentales feraient mieux de faire quelque chose pour aider à la résolution de la crise syrienne, à parvenir à un cessez le feu et à ce que des pourparlers de paix s'entament entre le gouvernement syrien et l'opposition. Le temps est impitoyable avec les hommes. Les retombées du conflit en Syrie sont de plus en plus évidentes. Eteindre la mèche avant l'explosion du baril de poudre est sans doute la meilleure politique. L'approche consistant à ne soutenir qu'un seul côté pour écraser l'autre ne peut que provoquer qu'un chaos qui deviendra de plus en plus impossible à faire cesser.


Ren Yaqiu

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