Le président ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), a demandé mercredi la "concrétisation" des promesses de fonds pour assurer le déploiement effectif de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma).
"La concrétisation de ces promesses de fonds constitue une priorité pour assurer l'opérationnalité des effectifs actuels de la Misma", a déclaré Alassane Ouattara à l'ouverture d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO à Yamoussoukro ( centre, 230 km d'Abidjan).
Le 29 janvier à Addis-Abeba, une conférence des donateurs a enregistré des promesses de fonds de 455 millions de dollars. Le 25 février, le ministre ivoirien des Affaires étrangères a estimé à 950 millions de dollars le "financement global" de l' intervention militaire africaine au Mali.
Alassane Ouattara a appelé à "compter sur l'engagement de la communauté internationale afin de mobiliser les ressources additionnelles indispensables".
Il a lancé un appel aux Nations unies, à l'Union africaine, à l' Union européenne pour "faciliter l'acquisition de tous ces fonds".
L'Afrique de l'Ouest doit déployer 8.000 hommes afin d'assurer un "retrait progressif" des 4.000 soldats français.
"Près de 73% des effectifs de la Misma sont aujourd'hui présents au Mali", a assuré M. Ouattara qui a appelé à la " transformation de la Misma en une opération de maintien de la paix dotée d'un mandat approprié et des capacités de soutiens robustes à la hauteur du défi terroriste".
Invité au sommet des chefs d'Etat ouest africains, le président tchadien Idriss Deby Itno a appelé la CEDEAO à accélérer le déploiement de sa force dans le nord du Mali pour combattre aux côtés des soldats français et tchadiens les groupes djihadistes.
Selon lui, la libération des villes du Nord-Mali ne signifie pas que les groupes armés ont été vaincus, mais ils se sont retirés dans les Ifoghas à la frontière entre le Mali et l'Algérie pour perpétrer ses forfaits.
"L'heure n'est plus aux discours mais plutôt à l'action, l' ennemi n'attend pas", a-t-il dit.
"Nous appelons l'état-major de la CEDEAO à plus de célérité en accélérant l'envoi des troupes dans la zone libérée", a-t-il poursuivi.
Le Tchad, pays hors CEDEAO, a envoyé le plus grand contingent avec plus de 2.000 hommes qui combattent aux côtés de l'armée française dans l'extrême nord du Mali où ont lieu les plus violents combats avec les groupes islamistes armés réfugiés dans le massif des Ifoghas.
Lors des combats de vendredi, l'armée tchadienne a enregistré dans ses rangs "27 morts et 50 blessés".
Le président tchadien a aussi appelé les responsables de la CEDEAO à oeuvrer pour la transformation de la Misma en une opération de maintien de la paix sous mandat des Nations Unies.
A cette occasion, le médiateur dans la crise malienne et le président burkinabé Blaise Compaoré a indiqué que les troupes africaines sont déterminées à écraser les poches terroristes au Mali.
S'exprimant à la presse en marge du sommet, le président Compaoré a affirmé que la situation est difficile, mais que la détermination des chefs d'Etat ouest-afrcains est forte.
Jeudi, deuxième et dernier jour du sommet, auront lieu des travaux sur l'attribution des postes statutaires et l' élargissement de la Commission et la signature des actes et décisions de la Communauté, entre autres.
M. Ouattara pourrait voir se proroger d'un an son mandat devant s'achever à l'issue du sommet