La France souhaite révoir la coopération extérieure avec l'étranger dans le secteur de l'énergie nucléaire civile, mais juge "stratégique" le développement d'un partenariat "durable et équilibré" avec la Chine, a déclaré vendredi un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
Le gouvernement français "a en effet décidé de clarifier et de préciser le rôle respectif de l'Etat et des entreprises dans les relations avec des partenaires étrangers en matière d'industrie nucléaire", a indiqué le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay, Vincent Floréani, en réponse à une question sur un "bilan des relations passées" dans le domaine du nucléaire.
"Ces relations s'inscrivent dans un cadre défini par l'Etat, qui assure un pilotage global des relations", a déclaré M. Floréani, citant le Conseil de politique nucléaire (CPN), organisme présidé par le chef d'Etat français et chargé de définir la politique nucléaire.
"Dans ce contexte, le CPN (qui s'est réuni le 28 septembre dernier) a décidé de dresser un bilan des relations avec nos principaux partenaires", a rappelé le porte-parole.
Ces derniers jours, la coopération nucléaire entre la France et la Chine fait l'objet d'un polémique très vif, quand Le Canard Enchaîné, un hebdomadaire satirique français, a révélé mercredi que l'Inspection générale des Finances (IGF) avait engagé une enquête sur les conditions dans lesquelles un accord de partenariat avait été signé en novembre 2011 entre le groupe Electricité de France (EDF) et China Guangdong Nuclear Power Company (CGNPC).
Selon l'hebdomadaire, cet accord avait été critiqué par l'Agence des participations de l'Etat, puis bloqué en avril dernier par le ministre de l'Economie de l'époque François Baroin.
En fait, EDF est accusé d'avoir négocié et conclu dans le dos du gouvernement français et du groupe nucléaire Areva, un accord avec CGNPC, accord qui impliquait des transferts de technologies au détriment des intérêts français.
A cet égard, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a cité le CPN pour dissiper les brouillards sur la coopération nucléaire entre la France et la Chine.
"S'agissant de l'avenir, le CPN a considéré comme stratégique le développement d'un partenariat durable et équilibré avec la Chine", a rappelé M. Floréani. Et d'ajouter : "C'est dans le cadre ainsi posé que le partenariat industriel entre EDF, Areva et CGNPC a vocation à se développer."