Un haut responsable du groupe Electricité de France (EDF) a déclaré que les conditions de collaboration entre la France et la Chine dans le secteur de l'énergie nucléaire sont "transparentes", en récusant les craintes selon lesquelles l'électricien français pourrait transférer des technologies de pointe au bénéfice de la Chine par un accord de partenariat signé en novembre 2011.
"Les conditions de collaboration (dans le secteur de l'énergie nucléaire civile) entre la France et la Chine sont transparentes. Cela fait 30 ans que nous sommes partenaires", a déclaré Hervé Machenaud, directeur de la production d'EDF, dans une interview publiée jeudi par le journal français Le Parisien.
En novembre 2011, EDF avait signé avec China Guangdong Nuclear Power Company (CGNPC) un accord de coopération qui aurait été bloqué plus tard par le Premier ministre français de l'époque François Fillon au motif que le groupe nucléaire français Areva n'en faisait pas partie, a rappelé M. Machenaud.
Cet accord étant à "l'état de brouillon", EDF a élaboré un autre, un "tripartite" qui incluait aussi CGNPC et Areva et qui porte sur le développement d'un nouveau réacteur nucléaire de 1. 000 MW, a poursuivi M. Machenaud.
Le texte a été signé en marge d'une réunion du C8, le groupement de huit industriels nucléaires, selon M. Machenaud, ajoutant qu'EDF avait eu "l'accord explicite" du gouvernement français.
Le Canard Enchaîné, un hebdomadaire satirique français, a révélé mercredi que l'Inspection générale des Finances (IGF) avait engagé une enquête sur les conditions dans lesquelles cet accord avait été signé.
A l'instar du Canard Enchaîné, un autre hebdomadaire français Nouvel Observateur a accusé EDF de chercher à négocier un accord avec CGNPC "dans le dos du gouvernement français et d'Areva", un accord qui pourrait permis des transferts de technologies aux Chinois contre les intérêts français.
"Ces craintes sont infondées", a martelé M. Machenaud, ajoutant que "ce texte fera l'objet d'accords explicites complémentaires, sur la propriété intellectuels entre Areva et CGNPC".
A propos des critiques concernant l'accès accordé aux ingérieurs chinois à des centrales nucléaires françaises, M. Machenaud a déclaré que "le nucléaire français a tout intérêt à ce que les ingénieurs du monde entier viennent dans nos centrales".
"Montrer du doigt nos partenaires chinois ne crée pas un environnement psychologique favorable", a enfin regretté l'entrepreneur français.
Selon Le Parisien, l'avenir du PDG d'EDF, Henri Proglio, qui fait l'objet d'une enquête de l'IGF, pourrait être compromis.
"L'hypothèse d'un complot n'est pas à écarter", affirme une source d'entourage du patron de l'électricien français, citée par le journal.