Le président français, François Hollande, a présenté mardi à Strasbourg sa vision de l'Europe devant le Parlement européen, et appelé à une "nouvelle ambition" pour l'Union européenne (UE).
"Il nous faut définir une nouvelle ambition, qui ne peut réduire la précédente ambition. Au contraire, il faut partir de tout ce que nous avons fait pour faire tout ce qui reste à faire," a déclaré le chef de l'Etat français dans un discours qu'il a prononcé pour la première fois devant les députés européens.
Il a souligné qu'il s'agissait d'un projet politique, et non d'une communauté seulement basée sur le commerce.
"L'Europe ne peut se contenter d'être un marché, un budget, une somme de traités, l'Europe ne peut pas être une addition de Nations où chacune vient chercher ce qui lui est utile pour elle et elle seule. L'Europe, parce que c'est son histoire est d'abord une volonté politique," a-t-il dit.
"Je considère en revanche légitime de travailler à une nouvelle architecture", a indiqué le président français, qui a notamment plaidant "pour une Europe différenciée, pas une Europe à deux vitesses ou une Europe à la carte".
Evoquant l'intégration et la solidarité de l'Europe, M. Hollande a estimé qu'il fallait "ajuster nos objectifs à la réalité de la conjoncture". "Une zone monétaire doit avoir une politique de change, sinon elle se voit imposer une parité qui ne correspond pas," a-t-il précisé.
Pour lui, l'intégration devra également porter sur l'harmonisation des politiques fiscales, des politiques structurelles pour rendre l'économie plus forte, de nouveaux instruments financiers pour lancer des projets innovants.
"S'il est vrai que la crise de la zone euro est désormais largement derrière nous, nous sommes loin d'en avoir tiré toutes les conséquences. Ce qui nous menace, n'est plus la défiance des marchés, mais c'est celle des peuples", a-t-il mis en garde.
A deux jours d'un sommet européen crucial où doit être validé le budget de l'UE pour la période 2014-2020, le président français a rappelé qu'il ne fallait pas confondre "faire des économies" et "affaiblir l'économie".
Sur le budget de l'UE, selon lui, "un compromis est possible, mais il doit être raisonnable. Et donc il faudra raisonner" ceux qui veulent grever encore le budget européen.