Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius s'est dit mardi "tout à fait favorable" à la tenue de la conférence sur la Syrie réclamée récemment par la Russie et les Etats-Unis, baptisée Genève 2, en vue de mettre en place un gouvernement de transition dans le pays.
"J' y suis tout à fait favorable, mais c' est très difficile", a déclaré mardi matin sur RTL le chef de la diplomatie française, qui a résumé en trois points les objectifs et les difficultés d' une telle conférence.
"Premièrement, il faut rassembler justement les parties prenantes, ce n' est pas évident, il faut avoir à la fois des gens de l' opposition et puis des gens proches du régime sans avoir du sang sur les mains, donc c' est très compliqué", a-t-il expliqué.
"Deuxièmement, il faut qu' on dégage une solution pour la suite parce que ce qu' il faut c' est arriver absolument à ce que ce gouvernement de transition prenne l' ensemble des pouvoirs", a-t-il poursuivi.
"Troisièmement, il faut arrêter l' extension du conflit aux régions voisines", a mis en garde le ministre.
"Donc, clairement, la France est pour Genève 2 et en même temps c' est très difficile", a-t-il martelé.
Interrogé sur la présence éventuelle du dirigeant syrien Bachar el-Assad à une telle conférence, M. Fabius a catégoriquement rejeté cette hypothèse, indiquant que Moscou et Washington sont sur la même ligne.
"Bachar, certainement pas", s' est exclamé le ministre, arguant notamment que le gouvernement de transition "sera bâti par consentement mutuel, c' est-à-dire que jamais les résistants ne vont accepter qu' il y ait Bachar".
Quant à la date de la réunion, le ministre a laissé entendre qu' elle pourrait avoir lieu "fin mai", évoquant " des étapes intermédiaires (...) à la fin de la semaine prochaine, probablement en Jordanie, peut-être ensuite à Paris".
Une première conférence intitulée Genève 1 avait eu lieu le 30 juin 2012 à Genève à l'initiative de Kofi Annan, alors émissaire spécial de l'ONU et de la Ligue arabe sur la crise syrienne, pour tenter d' avancer vers une transition en Syrie.
Cette conférence, qui avait réuni les ministres des affaires étrangères des membres permanents du Conseil de sécurité, de Turquie, du Koweït et du Qatar s' était entendue sur les principes d'un processus de transition politique dirigé par les Syriens.