Le ministère français des Affaires étrangères a mis en garde jeudi Beyrouth contre une éventuelle importation du conflit syrien dans le contexte libanais, tout en dénonçant fermement la récente implication de membres du mouvement chiite libanais Hezbollah dans des combats en Syrie.
"La guerre de Syrie n'est pas la guerre des Libanais. L'importer au Liban est dangereux pour sa stabilité, comme le montre la montée des tensions dans le pays", a souligné devant la presse le porte-parole du Quai d'Orsay, Philippe Lalliot.
"Nous appelons toutes les parties libanaises à respecter les engagements souscrits dans la déclaration de Baabda du 15 juin 2012, qui visent à dissocier le Liban de la guerre en Syrie", a-t-il ajouté, rappelant l'attachement de la France "à la stabilité du Liban et à ses relations avec toutes les communautés libanaises".
"En décidant d'intervenir massivement en Syrie, le Hezbollah rompt ce consensus", a constaté le haut diplomate français. M. Lalliot a, par ailleurs, confirmé la demande formulée par le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, d'inscrire la branche militaire du mouvement chiite libanais sur la liste des groupes terroristes de l' Union européenne (UE).
Cette décision hautement symbolique pourrait être entérinée à la fin du mois de juin, si un consensus est atteint à Bruxelles sur cette proposition de M. Fabius, a indiqué le porte-parole.
Selon des sources concordantes, une trentaine de membres du Hezbollah ont péri dimanche dernier dans des combats livrés, aux côtés des forces gouvernementales syriennes, pour reprendre le contrôle de la ville de Qousseir, située à l' ouest de la Syrie et se trouvant aux mains des rebelles depuis plusieurs mois.