Les écologistes francophones et flamands ont demandé au ministre de la Défense, Pieter De Crem, d'"agir" pour obtenir le retrait des armes nucléaires américaines déployées à Kleine-Brogel, base aérienne située dans l'est du royaume, rapporte mercredi le quotidien flamand De Morgen (Le Matin).
Il s'agit d'une autre initiative de Belges dans ce sens, après que plusieurs chefs de file des Chrétiens Démocrates flamands (CD&V), dont est issu M. De Crem, eurent lancé un appel de la même nature dans une déclaration.
Dans un communiqué, Ecolo et Groen ont affirmé se réjouir de se voir rejoints dans un combat qu'ils mènent depuis une trentaine d'années, tout en s'étonnant "du double langage des CD&V". Pour les écologistes, le gouvernement belge et les CD&V en particulier doivent être cohérents avec la déclaration gouvernementale du Premier ministre Elio Di Rupo, qui entend faire de la politique en matière de désarmement et de non-prolifération nucléaire une partie intégrante de la politique du royaume en matière de sécurité internationale.
Ecolo et Groen ont demandé de tourner la page de la Guerre froide et de prendre "les initiatives nécessaires afin de bannir sur le sol belge ce dangereux reliquat de la course folle aux armements nucléaires". Ils ont pointé M. De Crem pour qu'il agisse, même si cela pourrait diminuer ses chances de diriger l'OTAN un jour, ont souligné le sénateur Benoit Hellings et la députée Juliette Boulet.
Les pays de l'OTAN accueillant des armes nucléaires américaines n'ont jamais ni confirmé ni démenti cette présence. Selon des experts, les Etats-Unis maintiennent quelque 240 bombes nucléaires B-61 dans cinq pays alliés de l'OTAN (Allemagne, Belgique, Italie, Pays-Bas et Turquie). En Belgique, la base aérienne de Kleine-Brogel abrite une unité de l'US Air Force, le 701ème Munition Support Squadron.