Les relations entre la Grande-Bretagne et l'Espagne restaient tendues lundi et les deux pays ont ouvertement évoqué la possibilité de porter leur dossier respectif sur la colonie britannique de Gibraltar devant les tribunaux internationaux.
Le dernier litige concernant ce territoire situé sur la côte sud-ouest de l'Espagne a éclaté il y a une semaine lorsque les autorités de Gibraltar, territoire cédé à la Grande-Bretagne par le traité d'Utrecht en 1713, ont déversé 70 gros blocs de béton à la mer.
Cette action a été perçue comme visant à compliquer la tâche pour les pêcheurs espagnols qui pénètrent les eaux territoriales de Gibraltar.
L'Espagne a perçu cette manoeuvre comme un affront directe et réagi en durcissant les contrôles frontaliers, provoquant des retards de trois à quatre heures pour la traversée des frontières.
Après un deuxième week-end consécutif de ces contrôles, ostensiblement destinés à éviter la contrebande vers l'Espagne, le Premier ministre britannique David Cameron a qualifié cette action de "politiquement motivée et disproportionnée".
"Le Premier ministre britannique est déçu par le refus des Espagnols de supprimer leurs contrôles supplémentaires aux frontières ce week-end et nous étudions maintenant les mesures légales qui s'offrent à nous", a déclaré lundi un porte-parole du gouvernement britannique, ajoutant que la Grande-Bretagne soulèverait cette question au niveau de l'Union européenne.
"L'Espagne doit calmer la situation en retirant les contrôles aux frontières. (Ceux-ci sont) illégaux au regard du droit européen, et contraires au principe de libre circulation", a-t-il déclaré.
La semaine dernière, le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy et M. Cameron ont eu une conversation téléphonique pour tenter de calmer la situation.
Alors qu'une flotte de navires britanniques est en route vers Gibraltar pour participer à des "opérations de routine", le ministre espagnol des Affaires étrangères Jose Garcia Margallo a surenchéri en déclarant qu'il porter le dossier de Gibraltar devant les Nations unies.
Il a également proposé à l'Espagne et à l'Argentine de présenter un "front uni" sur la question de Gibraltar et des îles Falkland, une colonie britannique dans l'Atlantique Sud que revendique l'Argentine.
L'Espagne envisage de réclamer des frais de 50 euros (66,5 dollars) pour traverser la frontière entre l'Espagne et Gibraltar.
Le gouvernement britannique et le Foreign Office ont répondu que la position britannique sur la question de Gibraltar n'avait pas changé. "L'auto-détermination compte plus que l'intégrité territoriale. Les gens de Gibraltar ont exprimé de manière massive et répétée leur souhait de rester sous la souveraineté britannique ", souligne ce communiqué officiel.