Deux homicides ont été commis en moins d'une semaine dans la capitale guinéenne, tandis que les corps de deux autres personnes, décédées par noyade, ont été découverts durant la même période, ce qui illustre aux yeux de maints observateurs d'une montée de l'insécurité en cette saison des grandes pluies dans la capitale guinéenne de près de 3 millions d'habitants.
Mamadou Bobo Diallo, la dernière victime en date de cette série noire, a été retrouvé mort dans la nuit du vendredi dernier à Simbaya gare, un quartier de la commune de Ratoma, situé dans la banlieue de Conakry.
La victime, boulanger de profession, a été agressé le long de la voie ferrée par des bandits, qui lui ont assené des coups de couteau, selon des sources hospitalières.
Cette mort a donné lieu à une réaction violente des proches de la victime, qui se sont lancés le lendemain dans une chasse à l'homme, qui a donné lieu à la destruction de tous débits de boisson se trouvant dans le périmètre de l'endroit où fut retrouvé le corps sans vie de Mamadou Bobo Diallo.
C'est dans cette même commune, qu'un quinquagénaire du nom d'Amadou Oury Diallo a trouvé la mort dans la nuit du dimanche dernier, coïncidant à la nuit du "destin", qui correspond au 26ème jour du mois de jeûne musulman.
La victime se rendait apparemment dans un lieu de culte pour accomplir ses obligations religieuses, comme le recommandent les préceptes de l'Islam à cette occasion, lorsqu'il fut assassiné, son téléphone portable emporté par ses agresseurs, à en croire des sources policières.
Durant cette même nuit, une femme indigente, qui se rendait dans une mosquée du quartier de Nongo, dans la banlieue de la capitale guinéenne, fut emportée par des eaux de pluie. Et son corps fut retrouvé dans des égouts le lendemain.
Une autre mort par noyade a été constatée le vendredi dernier à Kipé, un autre quartier de Conakry. Cette fois, il s'agissait d'un homme, boucher de son état, du nom de Sally Diallo.
Il serait opportun de noter du décès de cet autre adolescent en juin dernier, du côté de la commune de Ratoma, alors qu'il tentait de se baigner dans une marre contenant des eaux de ruissèlement.
Les fortes pluies qui se sont abattues sur la ville ces derniers temps font accroître les risques de cas d'accident chez les habitants, à cause des caniveaux, dont certains sont protection.
Ainsi, en cas de fortes averses, les piétons et autres automobilistes ont du mal à distinguer la limite entre les fossés et la chaussée, lorsqu'ils se déplacent.
Les tas d'immondice qui sont déversés par certains habitants le long des artères ou dans les égouts, à la faveur de ces pluies, contribueraient à boucher ces caniveaux.
Ce qui complique davantage la donne, car les eaux de ruissellement à défaut de pouvoir trouver du chemin, se retrouvent sur la chaussée. Ce constat est palpable, dès après chaque pluie diluvienne dans la capitale guinéenne.
Il faut rappeler en parlant des homicides, qu'au mois de juin, deux hommes en uniforme avaient été tués par des malfrats, dont un béret rouge et un gendarme.
Le premier avait trouvé la mort lors d'une course poursuite après le braquage d'une officine de médicaments, dans la commune de Matoto, et le second au marché de Madina, où un braquage avait mal tourné.
La récente découverte du corps d'un expatrié, dans la périphérie de Conakry, dont les enquêtes préliminaires devaient conclure apparemment à un homicide, selon des sources sécuritaires, illustre également cette recrudescence de l'insécurité en cette période des grandes pluies.
Cela n'est pas un fait nouveau, à en croire maints observateurs, qui a le lien entre la montée de l'insécurité et l'avènement des grandes pluies, simplement à cause des difficultés que les "services de sécurité éprouveraient à mener des interventions dans certains endroits reculés de la ville, lorsqu'il pleut des averses". Une faille qui profiterait aux "hors la loi", au grand dam des paisibles citoyens.