La Syrie a assuré samedi à l'Iran qu'elle permettra aux enquêteurs de l'ONU de visiter le site de la récente attaque présumée à l'arme chimique dans les environs de Damas, alors que le gouvernement américain discute d'éventuelles options pour une intervention militaire dans le pays du Moyen-Orient.
La Syrie va collaborer avec les inspecteurs de l'ONU actuellement dans le pays et leur permettra de visiter les endroits où des attaques aux armes chimiques menées par des groupes terroristes ont eu lieu, a rapporté l'agence de presse officielle IRNA de l'Iran, citant la déclaration du ministre syrien des Affaires étrangères Walid al-Mouallem effectuée lors de sa conversation téléphonique avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif.
Cependant, le même jour, la coalition nationale syrienne (CNS), le principal groupe d'opposition en exil soutenu par l'Occident, a appelé les pays occidentaux et arabes à intervenir afin de stopper l'effusion du sang en Syrie.
"Nous demandons au président américain Barack Obama et aux dirigeants des autres pays occidentaux et du monde arabe d'être responsables et d'intervenir afin d'arrêter le 'massacre' en Syrie", a déclaré Ahmad al-Jarba, président de la CNS à Istanbul, en Turquie.
Il a ajouté que les dirigeants de la CNS ont eu des conversations téléphoniques avec les dirigeants des Etats-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne, du Qatar, de la Jordanie et de la Turquie, au cours desquelles ils leur ont demandé de prendre de nouvelles mesures et des mesures plus sérieuses.
Parallèlement, le président américain Barack Obama a discuté d'éventuelles options pour répondre aux allégations d'utilisation d'armes chimiques en Syrie avec ses responsables militaires et de la sécurité et les alliés étrangers des Etats-Unis.
En outre, la Maison Blanche a affirmé que le président américain Barack Obama et le Premier ministre britannique David Cameron ont discuté des défis de sécurité en Syrie.
Les deux dirigeants ont promis de continuer leurs consultations étroites sur l'utilisation présumée d'armes chimiques par les forces syriennes contre les civils dans les environs de Damas, ainsi que sur d'éventuelles réponses de la communauté internationale à l'utilisation d'armes chimiques, selon un communiqué de la Maison Blanche.
Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision CNN vendredi, M. Obama s'est montré très réticent face à une éventuelle intervention militaire en Syrie, en soulignant que "si les Etats-Unis décident d'attaquer un autre pays sans mandat de l'ONU, ni preuves claires qui pourraient être présentées, on peut se demander si de telles démarches peuvent être approuvées par la loi internationale".
Des médias locaux ont cité samedi des responsables américains de la Défense, qui ont révélé sous couvert d'anonymat que dans le cadre de la préparation militaire américaine, la marine américaine a déployé un quatrième destroyer équipé de missiles de croisière dans l'est de la mer Méditerranée.
Alors les Etats-Unis et ses alliés examinent une éventuelle réponse militaire, le gouvernement syrien a écarté la possibilité d'une intervention militaire étrangère, soulignant qu'une frappe sur la Syrie provoquerait le chaos dans toute la région du Moyen-Orient.
Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision panarabe Al-Mayadeen samedi, le ministre syrien de l'Information Omran al-Zoubi a déclaré que la pression de Washington ne serait pas utile et pourrait être "une perte de temps".
Trois jours après l'arrivée des enquêteurs de l'ONU à Damas, les rebelles syriens ont accusé le gouvernement d'avoir lancé une attaque chimique, qui a tué mercredi plus de 1.300 personnes dans les environs de la capitale du pays.
Si l'attaque est confirmée, il s'agira de l'attaque à l'arme chimique la plus sanglante des deux ans de guerre civile en Syrie.
Le gouvernement syrien, qui a rejeté toutes les allégations, a de son côté accusé les rebelles d'avoir eu recours à l'arme chimique. Selon les derniers reportages des médias locaux, les rebelles ont utilisé une substance chimique samedi lors de leur conflit avec les troupes gouvernementales, substance qui a fait suffoquer certains soldats.