Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a évoqué jeudi matin l'opportunité d'une "réaction de force" contre la Syrie, si l'usage d'armes chimiques pour massacrer les habitants d'une banlieue de Damas est confirmé.
"Si c'est avéré, la position de la France, c'est qu'il faut qu'il y ait une réaction. (...) Une réaction non seulement, bien sûr, de condamnation internationale, mais une réaction qui peut prendre une forme de force", a-t-il affirmé, dans une interview accordée à la fois à la chaîne BFM TV et à la radio RMC.
Le chef de la diplomatie française a toutefois précisé qu'il ne serait pas question d'envoyer des militaires sur le terrain, tout en réaffirmant la nécessité d'une réaction de force de la communauté internationale.
La manœuvre pourrait impliquer, selon lui, les Américains, les Britanniques, les Français, voire les Russes qui ont eux aussi condamné l'utilisation d'armes chimiques.
M. Fabius a cité comme source d'information sur ce "massacre allégué" le président de la Coalition nationale syrienne (CNS), principal organe représentatif de l'opposition, Ahmed Assi Jarba.
S' étant longuement entretenu mercredi soir au téléphone avec M. Jarba, "à sa demande", le ministre français a reçu la confirmation formelle de cette attaque aux gaz chimiques menée le jour même par les forces militaires syriennes dans la banlieue de Damas, entraînant, selon l' opposition, un bilan humain très lourd de plus d'un millier de victimes.
M. Fabius a, en outre, dénoncé l'"impunité absolue" dont a fait preuve le dirigeant syrien en perpétrant ces attaques, si elles sont avérées. En effet, elles ont eu lieu, peu après l'arrivée d'enquêteurs de l'ONU, dépêchés en Syrie afin justement d'établir si des armes chimiques avaient été utilisées auparavant.
Il a également souligné que cette attaque aux gaz chimiques s'est déroulée un an et un jour après la déclaration du président américain Barack Obama fixant l'usage d'armes chimiques comme une ligne rouge à ne pas franchir pour le régime de Damas.