Le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono a déclaré mercredi que son pays a temporairement suspendu la coopération militaire et de renseignement avec l'Australie en attendant la réponse officielle du gouvernement australien sur les requêtes soumises par Jakarta au sujet des écoutes téléphoniques pratiquées par l'Australie en Indonésie.
Le président Yudhoyono a donné l'ordre d'arrêter toute forme d'exercice militaire conjoint avec l'Australie, que ce soit des activités de la marine, l'armée de terre ou les forces aériennes, ainsi que le partage de renseignements avec le pays.
"J'ai ordonné l'arrêt temporaire de l'opération militaire coordonnée visant à intercepter le trafic de personnes en mer. Nous ne pouvons pas poursuivre ces activités si nos troupes sont sur écoute", a noté le président d'une conférence de presse tenue au palais présidentiel.
Le trafic humain demeure une question clé à laquelle les deux pays font présentement face, alors que des immigrants illégaux affluent vers l'Australie par voie maritime, en faisant escale en Indonésie.
Le dernier geste de Jakarta intervient à la suite du retrait de l'ambassadeur d'Indonésie en Australie Najib Riphat Koesuma en réponse aux reportages des médias australiens et britanniques sur les activités d'écoute téléphonique menées en août 2009 par les services de renseignement australien contre les téléphones portables de hauts responsables indonésiens, dont le président, la première dame, le vice-président ainsi que plusieurs collaborateurs du président.
L'Indonésie avait précédemment déposé une vive protestation contre l'Australie et les Etats-Unis suite aux reportages des médias australiens et allemands selon lesquels les deux pays ont utilisé leurs ambassades à Jakarta pour recueillir des renseignements avec des installations d'écoute sophistiquées établies dans leurs ambassades.