Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a confirmé lundi matin l'engagement de Téhéran à renoncer à l'arme nucléaire dont témoigne l'accord signé dimanche dernier à Genève dans le cadre des négociations avec le Groupe 5+1.
"L'Iran s'engage à renoncer à la perspective de l'arme nucléaire", a-t-il indiqué sur la radio française Europe 1, précisant que ce point "est expressément prévu dans le préambule de l'accord".
"Autant en matière d'énergie nucléaire civile, comme nous l'avons toujours dit, (l'Iran) peut avancer ; autant pour l'arme nucléaire, c'est non. C'est donc clair", a poursuivi le chef de la diplomatie française.
"En ce qui concerne le stock d'uranium à 20%, il va être neutralisé. En ce qui concerne la centrale d'Arak, (...) il est dit expressément qu'elle n'est pas prolongée, donc bloquée", a détaillé M. Fabius.
Cette centrale nucléaire, située au nord-ouest du pays, est, a rappelé le ministre français, considérée comme "dangereuse parce qu' elle est proliférante et dégage du plutonium, qui peut être utilisé à des fins militaires".
Il a également rappelé que ce n' était pas un accord définitif mais bien d'une "première étape" en préparation d'un tel règlement. "Nous avons à peu près six mois pour appliquer tout cela et vérifier cela. Et il y aura une deuxième étape, qui doit être l' accord définitif", a ajouté M. Fabius.
Le ministre français a enfin annoncé le vote, lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne prévue dans quelques semaines, d'une "levée des sanctions" pesant sur l'Iran, qui serait "limitée, ciblée et réversible". Les Etats-Unis devraient prochainement prendre des mesures similaires.
L'Iran, qui affirme poursuivre un programme nucléaire de nature civile, a fait l'objet de plusieurs sanctions internationales en raison du manque de coopération attribué à Téhéran sur ce dossier. Le pays subit notamment, depuis 2011, un embargo sur ses exportations de pétrole et le gel des avoirs de sa banque centrale à l'étranger.
Les négociations, qui se sont déroulées dernièrement à Genève, ont réuni des représentants iraniens avec les délégations du Groupe dit "5+1", soit les cinq Etats membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, à savoir les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France et la Grande-Bretagne, auxquels s' ajoute l'Allemagne.