L'Allemagne envisage d'abandonner les règles qui obligeaient les jeunes nés de parents immigrés à choisir entre un passeport allemand et la citoyenneté de leurs parents, une étape qui reflète les attitudes changeantes de ce pays à l'égard de l'identité nationale après des décennies d'immigration. Selon la chancelière Angela Merkel l'accord « envoie un signal que [les immigrés] sont les bienvenus ici. C'est un signal clair que nous voulons ces jeunes gens et qu'ils font partie de notre société ».
En vertu de ce plan, les jeunes issus de l'immigration qui sont nés en Allemagne pourront pour la première de demander la double citoyenneté, un développement important surtout pour la nombreuse population turque d'Allemagne, même si elle va maintenir l'interdiction actuelle pour les arrivés tardifs qui choisissent de devenir citoyens allemands.
Cette décision est un compromis de la part de l'Union chrétienne-démocrate de Mme Merkel et de son parti frère bavarois l'Union chrétienne-sociale, qui se sont longtemps opposés à la double nationalité par crainte qu'elle puisse conduire à diviser les loyautés envers les Etats.
Le compromis de mercredi concerne largement les descendants de « travailleurs invités » qui sont venus en Allemagne de l'Ouest au cours de son boom économique de l'après-guerre des années 1960 et 1970. Cette année, quelque 4 500 jeunes seront désormais dispensé d'avoir à choisir leur citoyenneté - un nombre qui pourrait passer à environ 45 000 jeunes en 2018. Les non-ressortissants représentent près de 8 % de la population de 80 millions d'habitants de l'Allemagne. Les sociaux- démocrates avaient tenté d'introduire la double nationalité lorsqu'ils étaient au pouvoir en 1999, dans le cadre de la coalition de centre-gauche du chancelier Gerhard Schroeder avec les Verts, mais l'idée avait été abandonnée suite à la pression conservatrice et une pétition nationale qui avait recueilli plus d'un million de signatures.