Le déploiement d'un bouclier anti-missile américain en Europe perd de son sens depuis que Téhéran et six puissances mondiales ont atteint un accord sur le programme nucléaire iranien, a affirmé mercredi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
"Nous pensons que la résolution des problèmes concernant le programme nucléaire iranien doit conduire à reprendre le concept de la défense anti-missile américaine en Europe", a déclaré M. Lavrov lors d'une réunion au Conseil de la Fédération, chambre haute du parlement.
M. Lavrov a déclaré que la raison invoquée par Washington pour justifier le déploiement du bouclier anti-missile a cessé d'exister quand le dossier du nucléaire iranien a été temporairement résolu.
L'Iran et les six pays (Grande-Bretagne, Chine, France, Allemagne, Russie et Etats-Unis) ont signé un accord le 24 novembre à Genève. Dans celui-ci, l'Iran accepte de geler une partie de son programme nucléaire en échange d'une réduction limitée des sanctions qui nuisent à son économie.
La semaine dernière, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que le terme "défense anti-missile" était trompeur, car le système fait partie du potentiel stratégique offensif de l'OTAN.
Lundi, le secrétaire d'Etat américain à la Défense, Chuck Hagel, a déclaré à son homologue russe, Sergueï Shoigu, que les Etats-Unis et ses alliés continueront à mettre en place les plans de défense anti-missile en Europe, malgré l'accord iranien temporaire.
Lundi également, la Russie a confirmé avoir déployé ses missiles tactiques Iskander-M le long des frontières avec les pays de l'OTAN.
En 2011, le président russe d'alors, Dmitri Medvedev, avait déclaré que la Russie déploierait des missiles Iskander dans les régions de Kaliningrad et de Krasnodar, si les Etats-Unis poursuivaient son programme de bouclier anti-missile en Europe.